Travailler sans filet
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
Avec un coût de main-d’œuvre sept fois plus élevé qu’en Chine, le textile sud-africain a du mal à résister à l’offensive des produits d’Extrême-Orient. Le premier groupe sud-africain, Seaderl, n’échappe pas à la crise qui frappe le secteur depuis le démantèlement de l’accord multifibre (AMF), intervenu en 2005. Si Seaderl réussit à rester tout juste bénéficiaire, c’est au prix de lourdes restructurations, assorties de nouvelles réductions d’effectifs en 2007. La chute d’activité se reflète dans la baisse continue de son chiffre d’affaires, qui atteint - 15 % en trois ans. Seaderl ne peut que constater la hausse de 30 % des importations textiles au premier trimestre de 2007 par rapport au premier trimestre de 2006.
Maurice résiste mieux que son voisin sud-africain à l’offensive chinoise dans le secteur grâce à une politique active de délocalisation. L’ouverture de deux nouvelles usines en Inde et à Madagascar a permis à Ciel Textiles, leader du secteur, de voir son chiffre d’affaires progresser de plus de 50 % en 2007 et son bénéfice s’accroître de 45 % sur la même période. La Compagnie mauricienne des textiles (CMT), autre survivant des années noires de l’industrie textile mauricienne (fin des quotas liés à l’accord multifibre et troubles politiques à Madagascar), suit la même stratégie de délocalisation avec un égal succès, puisque son chiffre d’affaires progresse de 31 % tandis que son bénéfice se stabilise. Au Nigeria, la situation est sombre avec un marché de plus en plus déséquilibré par les importations chinoises. Les temps sont très durs pour United Nigeria Textiles qui enregistre une seconde année déficitaire.
En revanche, la production de fibres de coton reste soumise à la concurrence extra-africaine (notamment américaine). Les compagnies cotonnières de la zone franc peinent à maintenir des comptes équilibrés. Ainsi, au Cameroun, la Sodecoton traverse une passe très délicate. De son côté, Ivoire Coton maintient la tête hors de l’eau avec un chiffre d’affaires qui évolue en dents de scie et un résultat tout juste bénéficiaire.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Au Niger, Abdourahamane Tiani et la stratégie assumée de l’« anti-France »
- M23 en RDC : cinq questions pour comprendre pourquoi le conflit s’enlise