Le facteur humain mis en cause
La RD Congo compte 52 aéroports dont 5 internationaux, mais la plupart ne répondent pas aux normes fixées par l’IATA (International Air Transport Association). Côté sécurité, si quelques efforts ont été faits, en particulier à Ndjili, avec le renforcement des moyens techniques et humains (nombre de policiers) et le recours à des chiens renifleurs, les scanners font souvent défaut. D’où les contrôles opérés par bien des compagnies étrangères avant l’accès aux appareils. La sécurité en vol n’est guère mieux assurée. Nombre d’opérateurs locaux mettent les crashs à répétition sur le compte du facteur humain, la majorité des accidents étant surtout liée à des surcharges ou à de mauvaises conditions météo. Mais beaucoup d’accidents peuvent être attribués à l’état défectueux et au défaut de balisage des pistes d’atterrissage. Mises à part celles des principales villes, beaucoup de pistes, qui n’ont pas été entretenues et réaménagées depuis longtemps, présentent des fissures, voire des nids-de-poule. Aucun aéroport ne dispose de radar pour la surveillance du trafic. Seuls quelques émetteurs permettent d’établir le contact entre les pilotes et les tours de contrôle. À l’intérieur du pays, les véhicules anti-incendies et les feux de balisage font souvent défaut. En outre, beaucoup d’aérodromes ne sont pas clôturés. Quant aux aérogares, là où il en existe, elles sont généralement mal entretenues.
Le survol du territoire est un autre problème. Faute d’une couverture radio de l’ensemble du territoire, les avions qui traversent la RD Congo ne disposent pas d’informations contrôlées et vérifiées. En outre, l’absence d’un système de gestion de l’espace aérien au niveau de la Régie des voies aériennes (RVA) permet à certaines compagnies de ne pas s’acquitter de la redevance. Le contrat signé pour deux ans avec Aéroports de Paris en septembre 2008 devrait permettre à la RVA d’améliorer l’état et la gestion des aéroports du pays.
La flotte n’est guère mieux lotie. La plupart des avions en service datent des années 1950 et 1960 et sont interdits de vol à l’étranger. En outre, ils ne sont toujours pas soumis aux contrôles techniques exigés par l’IATA et font rarement l’objet de check out. L’entretien et les audits effectués ne sont pas conformes aux normes internationales en vigueur. L’octroi de licences d’exploitation se fait la plupart du temps de manière désordonnée. À cela il faut ajouter l’inexpérience du personnel naviguant et des techniciens… Autant de maux qui sont à l’origine des accidents qui défrayent régulièrement la chronique congolaise.
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