Alexandre Vilgrain
PDG de Somdiaa
« À présent, nous sommes à la mode. Ce n’était pas le cas lorsque j’ai succédé à mon père et pris la tête de Somdiaa en 1995 », résume Alexandre Vilgrain. Âgé de 52 ans, ce patron appartient à la septième génération d’une famille originaire de Nancy (dans l’est de la France). Une dynastie qui a notamment créé les Grands Moulins de Paris, et qui a même donné un ministre du Ravitaillement à la France, sous Georges Clemenceau, de 1917 à 1920. Mais l’histoire familiale la plus récente, c’est en Afrique que le groupe Vilgrain l’a écrite. Un continent que la famille connaît depuis 1947. Aujourd’hui, via ses filiales dans les filières sucrière et meunière, le groupe Somdiaa est présent au Cameroun (Sosucam et SGMC), au Tchad (CST), au Gabon (Smag) et au Congo-Brazzaville (Saris) avec un chiffre d’affaires avoisinant les 250 millions d’euros en 2008.
« La flambée des prix des denrées alimentaires a eu de graves conséquences. Mais cela peut être une chance pour l’Afrique qui a les meilleurs paysans du monde et qui peut relever le défi alimentaire. En ce qui nous concerne, nous allons poursuivre notre développement dans l’alimentation animale », explique cet homme affable, mais qui a bien du mal à masquer son agacement devant l’attitude des bailleurs de fonds qui redécouvrent enfin l’importance de l’agriculture dans les pays en développement.
Candidat malheureux à la reprise de Dagris en 2006, Somdiaa s’est tout de même lancé dans le coton en Afrique de l’Ouest en 2007, développant notamment une activité de conseil aux producteurs. L’objectif est de parvenir à l’équilibre financier en 2011. L’autre projet prioritaire concerne des plantations de maïs au Congo, au Gabon, au Cameroun et, à plus long terme, au Burkina. « Je suis persuadé que l’Afrique est promise à un bel avenir », assure cet optimiste de nature « aux idées claires ».
Ses activités n’ont pas toujours été focalisées sur l’Afrique. Avec le soutien familial, au début des années 1980, Alexandre a lancé Delifrance, une chaîne de cafés-boulangeries en Asie du Sud-Est. Celle-ci a été revendue en 1997. « Une grande partie du fruit de cette vente a été réinvestie en Afrique », explique ce « gosse de riche qui avait les moyens de créer quelque chose et qui a réussi », selon les propres termes de l’intéressé. Ce coup de maître lui a en tout cas assuré l’autorité nécessaire pour succéder à son père, Jean-Louis Vilgrain, véritable figure tutélaire. « Mon papa est une référence », avoue avec tendresse cet aîné dont les quatre frères et sœurs travaillent dans les différentes sociétés contrôlées par le groupe J.L.Vilgrain.
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