Cyril Ramaphosa
PDG de Shanduka
Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.
C’est l’un des patrons les plus atypiques d’Afrique. Avocat de formation, cet homme politique sud-africain âgé de 56 ans s’est illustré à la fois comme leader syndical et comme chef d’entreprise. Il a tout d’abord participé à la lutte contre l’apartheid. Une fois l’ANC au pouvoir, Ramaphosa a choisi de continuer le combat sur un autre terrain : « Nous avons rendu leurs droits politiques aux Noirs, il est temps de leur donner le pouvoir économique », estime cet adepte de la discrimination positive.
En 1982, il se fait élire à la tête du syndicat des mineurs, le National Union of Mineworkers (NUM). Cinq ans plus tard, il lance la plus grande grève de l’histoire du pays. En 1991, il est élu secrétaire général de l’ANC, puis président de l’Assemblée constituante en 1994. Deux ans plus tard, il quitte alors la politique pour se lancer dans le business. Dès août 1996, à la tête du New Africa Investment Limited (Nail), le premier groupe d’affaires noir, Ramaphosa parvient à racheter Johnnic, filiale du groupe Anglo American. L’opération fait de lui un symbole du Black Economic Empowerment (BEE), stratégie destinée à accélérer l’accession des Noirs aux postes de responsabilité dans les entreprises. Nommé PDG de Johnnic, Ramaphosa bénéficie d’une conjoncture favorable. La société de télécoms MTN, qu’il contrôle, devient l’une des plus compétitives du continent. Parmi les autres actifs, on trouve Times Media Limited (TML), qui s’impose comme un géant de la communication. Rebaptisé Johncom, TML édite The Sunday Times et bien d’autres titres. Le groupe Johnnic, rebaptisé Avusa, a enregistré en 2007 un chiffre d’affaires de 937,5 millions de dollars.
Si le consortium que représentait Ramaphosa dans le capital de Johnnic a revendu ses parts, l’ex-tycoon joue toujours un rôle prédominant dans le business sud-africain. Son holding Shanduka Resources multiplie les prises de participation. Celui-ci s’est illustré par une entrée massive dans le capital Mondi, actif dans l’industrie papetière. Shanduka est également présent dans de nombreux secteurs. Il a notamment acquis des participations dans l’industrie diamantifère (Alexkor), l’immobilier (Capital Property Fund) et le secteur bancaire (Standard Bank).
