Abdelwahab Ben Ayed
groupe Poulina
Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.
L’homme est affable et il fait partie des rares grands entrepreneurs tunisiens qui n’ont jamais refusé de prendre un journaliste au téléphone. Une transparence rare dans un pays où l’habitude, comme souvent en Afrique, est de rester discret. Il n’y a rien d’étonnant donc à ce qu’Abdelwahab Ben Ayed ait été le premier de ces grands chefs d’entreprise à introduire son groupe en Bourse. Une gageure tant la cotation est exigente en termes d’organisation, de finances, de gouvernance et de transparence. Mais la mission a été réussie : l’introduction en juillet 2008 a été un énorme succès, permettant au groupe de lever près de 55 millions d’euros !
Abdelwahab Ben Ayed crée Poulina avec six associés en 1967. Cet ingénieur agronome originaire de Sfax, qui a eu 70 ans cette année, développe alors une petite unité avicole, tentant d’industrialiser peu à peu l’élevage du poulet. Dans les années 1970, alors que la Tunisie se met à encourager le secteur privé, Poulina offre aux éleveurs du matériel avicole, des aliments, et achète les produits d’élevage afin de les commercialiser, ouvrant des points de vente et rôtisseries. Quelques années plus tard, le groupe complète sa panoplie de groupe agro-industriel en produisant des glaces.
Depuis, Poulina est sorti de son métier traditionnel, se diversifiant à tout-va dans les détergents, la mécanique, le bois, la céramique, les congélateurs, mais aussi dans l’hôtellerie et le tourisme : il a notamment investi dans le développement de la cité Medina d’Hammamet. Enfin, en 2007, il s’oriente vers la grande distribution, en reprenant, avec le groupe Bayahi, la société publique Magasin général. Ces développements sont financés par les activités les plus mûres et le soutien des banques locales. Maintenant que Poulina apparaît dans toute sa splendeur, les résultats sont impressionnants : Poulina Group Holding, la structure créée à l’occasion de l’introduction en Bourse, chapeaute un ensemble qui a réalisé 681,2 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2007, comptant 71 filiales, dont quinze à l’étranger, et 13 000 salariés. C’est l’un des tout premiers groupes privés tunisiens mais aussi un poids lourd en Afrique, puisqu’il émarge parmi les 200 premières entreprises du continent, et l’un des dix plus grands groupes diversifiés de notre classement. L’objectif désormais de son fondateur, qui s’est trouvé un successeur en la personne de Karim Ammar ? Que son groupe poursuive son développement dans tout le Maghreb.
