François Ombanda
PDG de la SEEG
François Ombanda est un pur produit maison. Entré à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) il y a trente ans, cet ingénieur diplômé de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon (France) y a fait toute sa carrière. Originaire de Port-Gentil, où il est né en 1952, il intègre le service des eaux en 1978, avant d’en devenir directeur technique. Il est nommé directeur général adjoint en 1981, pour finalement prendre les commandes de l’entreprise publique en 1988. Au cours des années qui vont suivre, Ombanda va préparer la privatisation de la SEEG, sous la tutelle de Paul Toungui, alors ministre en charge de l’Hydraulique. Il procède notamment à une réduction des effectifs, qui passent de 2 100 à 1 500 agents. Dix ans plus tard, la mariée est suffisamment séduisante pour compter plusieurs soupirants : la Lyonnaise des eaux, la Saur et la Générale des eaux. C’est finalement la Générale (reprise par Veolia) qui emporte la concession, devenant actionnaire de la SEEG à hauteur de 51 % en juillet 1997. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, Veolia maintient François Ombanda à la tête de la société. Comme président du conseil d’administration d’abord, puis de nouveau au poste de directeur général depuis 2005. À ce titre, le PDG a dû inciter ses collaborateurs à travailler dans une logique différente : « Le passage du public au privé nous a donné une plus grande latitude en matière de gestion, explique-t-il. Mais cela nous a également imposé plus de rigueur dans la manière d’utiliser nos ressources. Nous avons surtout appris à compter sur les moyens dont on dispose, et non pas sur ceux que l’on espère avoir », conclut-il en faisant allusion au surendettement de certaines sociétés étatiques.
Au cours des dix dernières années, la SEEG a massivement investi pour accroître sa capacité de production et répondre à la demande de ses 190 000 abonnés tout en maintenant des tarifs acceptables dans la cinquantaine de localités desservies. Mais la demande s’est emballée (+ 5 % sur les cinq dernières années) et la SEEG peine à satisfaire tous les usagers. Parallèlement, confrontée à la flambée du prix du gasoil, l’entreprise affiche depuis deux ans un résultat négatif : 5,9 milliards de F CFA pour 114 milliards de chiffre d’affaires en 2007. Pour le dixième anniversaire de sa mise en concession, la SEEG a donc dû opter pour la rigueur, suspendant le versement de dividendes à ses actionnaires. La santé de l’entreprise passe maintenant par l’accroissement des capacités de production, ce qui est tout à fait envisageable compte tenu du potentiel hydroélectrique du pays. Mais les besoins étant largement supérieurs aux prévisions du contrat de concession, la SEEG demande à l’État… « de prendre ses responsabilités ».
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