patrons qui ont 
fait les « 500 »

Ces dirigeants sont à la tête de leur entreprise depuis plus de dix ans. Certains ont connu de francs succès, d’autres ont rencontré plus de difficultés. Quelques-uns ont quitté le secteur public pour mettre leurs compétences au service du privé. La plupart d’entre eux figuraient déjà dans notre première édition. Que sont-ils devenus ?

Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Aziz Akhannouch fait partie de ces hommes d’affaires récemment débarqués en politique. L’actuel ministre de l’Agriculture et de la Pêche est aussi un puissant magnat de la presse et de l’énergie. Reprenant le flambeau des affaires familiales dans les années 1990, il a transformé la société de son père, Akwa Group, en un poids lourd de l’économie marocaine.

En 1999, il élargit les activités du groupe hors du secteur de l’énergie en prenant 10,5 % du capital de Méditel. L’opérateur vient alors de remporter la deuxième licence de téléphonie mobile. Dans la foulée, l’ancien diplômé en marketing introduit en Bourse deux de ses sociétés (Afriquia et Maroc Oxygène) et prend le contrôle du groupe de presse Caractères. Mais c’est grâce à un imprévu que le groupe prend réellement son envol.

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En 2002, un incendie ravage la raffinerie de la Samir. Pour éviter la pénurie, le gouvernement doit mettre fin prématurément au monopole de l’ancienne société publique sur les importations de gaz et de carburants. Akhannouch profite de l’occasion pour déclarer la guerre à son concurrent. Celui qui avait déjà investi avec Total dans un centre de stockage à Jorf Lasfar – en prévision d’une libéralisation du secteur initialement prévue en 2009 – tire à boulets rouges sur la Samir. D’un côté, il relance le débat sur la politique énergétique du Maroc, profitant au passage du soutien de ses titres de presse ; d’un autre il se jette dans une politique de rachats tous azimuts. On lui reproche alors de bénéficier de coups de pouce du pouvoir. Il faut dire qu’Attijariwafa Bank lui a ouvert tout grand le robinet du crédit. Lorsque Akhannouch décide de racheter la Somepi, la banque du holding royal finance l’acquisition sans hésiter. Malgré un endettement important, Akwa rachète quelques semaines plus tard Tissir Gaz. Le groupe possède alors 34 % du marché gazier et 24 % de celui des hydrocarbures. Ce qui permet à Akhannouch de s’associer avec des multinationales pour remporter le terminal à conteneurs et pétroliers de Tanger Med. En 2004, il tend la main à l’ennemi d’hier, et forme un consortium avec l’Office national d’électricité (ONE) et la Samir. L’objectif ? Réaliser un gigantesque terminal gazier de 10 milliards de DH.

Parallèlement, le patron fait son entrée en politique en devenant en 2003 président du Conseil de la région Souss-Massa-Drâa. Aziz Akhannouch règne alors sur un empire estimé à une dizaine de milliards de dirhams et gère un portefeuille d’une quarantaine de sociétés. Pourtant, en octobre 2007, il troque la présidence d’Akwa – où il siège désormais dans les différents conseils d’administration des sociétés du groupe – contre un ministère ultrasensible. À lui de moderniser l’agriculture et la pêche, les deux piliers vieillissants de l’économie ­marocaine.

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