Le secteur privé africain encore trop discret

Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le secteur privé africain n’a pas connu beaucoup d’avancées sur les dix années écoulées, et ce pour plusieurs raisons : d’une part, une partie conséquente des privatisations africaines avait déjà eu lieu en 1997 ; d’autre part, le poids des groupes familiaux, structurés ou non en holdings, reste encore minoré dans notre classement, faute de transparence de la part des groupes en question. Ensuite, les mastodontes publics œuvrant dans les secteurs stratégiques des infrastructures ou des matières premières ont résisté à la privatisation. C’est le cas, par exemple, d’Eskom, le géant sud-africain de l’électricité, ou de l’Office national de l’électricité marocain.

Au Sénégal, la Sénélec a été, au cours de ces dix années, privatisée puis renationalisée ! Cédée à l’américain AES, la Sonel camerounaise est l’un des rares cas de privatisation intervenus dans le secteur depuis dix ans. Preuve de la complexité de la gestion de l’eau et de l’électricité en Afrique. Dans les hydrocarbures, pour des raisons encore plus évidentes, l’État a gardé la mainmise sur les géants d’hier. Le secteur du transport n’a guère connu d’évolutions non plus.

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Privatisée en 1996, Kenya Airways est toujours l’une des rares majors aux mains du privé. South African Airways, EgyptAir, Royal Air Maroc, Tunisair, Ethiopian Airlines ou Air Mauritius sont toujours la propriété de l’État, même si nombre de ces compagnies sont gérées comme des entreprises privées. Dans l’agro-industrie, le bilan est plus contrasté. Quelques grandes opérations ont eu lieu : la Régie des tabacs marocaine a été acquise en 2003 par Altadis, et la Société nationale de commercia­lisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), devenue Suneor, a été vendue à Advens en 2005. Dans la filière coton, la Sodécoton du Cameroun et la CMDT du Mali sont restées dans le giron public malgré la pression des bailleurs de fonds.

En revanche, la CIDT ivoirienne a été partiellement démantelée en 1998, tandis que le français Dagris s’est emparé de plusieurs sociétés cotonnières. Les entreprises opérant dans des secteurs moins stratégiques, comme les télécoms, ont souvent été cédées au privé, comme Itissalat Al-Maghrib, devenue Maroc Telecom et appartenant à Vivendi.

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