l’Afrique double la mise

Publié le 5 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

C’était à l’aube de l’an 2000. En décembre 1999, le groupe Jeune Afrique publiait sa première édition du classement des 500 premières entreprises ­d’Afrique.

Voici donc, pour la dixième année consécutive, notre Top 500. Sa parution nous donne l’occasion de jeter un coup d’œil sur le chemin parcouru.

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En l’espace de dix ans, le travail d’élaboration de ce hors-série s’est ­considérablement perfectionné. À l’origine, notre listing ne comprenait qu’un ­millier de sociétés. En 2008, notre enquête a porté sur un peu plus de 6 000 entreprises ­africaines répertoriées dans nos bases de données. Parmi elles, près de 5 400 ont reçu un questionnaire détaillé. Compte tenu des réponses qui nous sont parvenues, et après vérification des chiffres communiqués, nous avons établi un classement ­comportant les données de plus d’un millier de sociétés. De quoi réaliser le Top 500, mais aussi les 15 classements par pays et les 10 classements par secteur incluant des sociétés dont le chiffre d’affaires est insuffisant pour figurer dans le palmarès général. En affinant notre travail de collecte statistique, nous avons suivi, année après année, l’évolution du capitalisme africain. Ce qui nous permet, avec le recul, de mesurer pleinement les évolutions qui caractérisent la période écoulée. Ainsi, le chiffre d’affaires de plus « petites » entreprises répertoriées en 1999 ne dépassait pas la barre des 15 millions de dollars. Dix ans après, ce seuil fatidique est de 30 ­millions de dollars. De la même manière, le chiffre d’affaires cumulé des 500 ­premières entreprises figurant dans notre palmarès atteint 567,5 milliards de dollars cette année, contre 225 milliards en 1999. Là encore, l’Afrique a doublé la mise.

Enfin, au-delà des chiffres, cette dixième édition nous permet surtout de comparer ce qu’étaient les 500 premières entreprises d’Afrique en 1999 avec ce ­qu’elles sont devenues aujourd’hui. Bien sûr, les privatisations, fusions-acquisitions et autres liquidations ont profondément modifié la physionomie du tissu entrepreneurial ­africain. Et bien des groupes ont aujourd’hui atteint une surface financière suffisante pour rivaliser sans rougir avec leurs concurrents issus des autres pays émergents.

Cette mutation, encore inachevée, va se poursuivre dans les années à venir. Certains groupes privés familiaux, qui ont longtemps souhaité rester dans l’ombre, choisissent désormais de publier leurs résultats. C’est le cas, par exemple, de Poulina en Tunisie, de Ynna Holding au Maroc, de Dangote au Nigeria, qui font le pari de ­l’introduction en Bourse – et donc de la transparence financière – pour pouvoir lever les capitaux ­nécessaires à leur développement. Même si les marchés financiers internationaux ont connu une forte dépression en 2008, cette évolution est inéluctable. Ce qui nous permet d’affirmer que notre classement n’a pas fini de connaître des bouleversements. Peut-être même pourrons-nous, d’ici à dix ans, vous présenter le palmarès des 1 000 premières entreprises africaines… Histoire, à notre tour, de doubler la mise.

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