DIX ANS APRÈS…

Publié le 18 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Et de dix ! En décembre 1999, le groupe Jeune Afrique publiait son premier classement des banques africaines. La dixième édition, que nous vous livrons cette année, prouve que le secteur bancaire a fondamentalement changé. En termes de volumes, tout d’abord : à l’issue de l’exercice 1997, les quatre premières banques sud-africaines affichaient un total de bilan cumulé de 102 milliards de dollars. Dix ans plus tard, les quatre premiers établissements sont toujours sud-africains, mais leur total de bilan cumulé atteint 423 milliards de dollars. En termes de représentativité, ensuite : pour l’exercice 1997, notre classement comptait une centaine de banques. Aujourd’hui, notre palmarès, établi sur la base d’enquêtes réalisées auprès de plus de 650 établissements, nous permet d’obtenir un classement fiable comportant plus de 300 établissements, dont 200 sont retenus pour le classement général, pour un total de bilan proche des 1 000 milliards de dollars.

Enfin, au-delà de ces évolutions, la structure du secteur bancaire africain a profondément changé, confronté à l’émergence de nouveaux acteurs financiers : développement des banques de réseaux ; apparition de groupes internationaux en quête de croissance externe (à l’instar des établissements marocains et nigérians en Afrique de l’Ouest) dans des périmètres jusqu’ici considérés comme de véritables chasses gardées par quelques opérateurs historiques peu concurrentiels ; promotion de modes de financement innovants, comme le capital-investissement…

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Enfin, les banques africaines se sont considérablement assainies. Ainsi, en Tunisie, la part des créances douteuses dans le total des engagements des banques est passée de 19,3 % en 2006 à 17,6 % en 2007. Avec un objectif de 12 % en 2011. Parallèlement, le taux de couverture de ces crédits par les provisions a été consolidé pour atteindre 53,2 %. Idem au Maroc, où la Bank Al-Maghrib met régulièrement en garde les établissements de la place contre la bulle de l’immobilier, et impose des règles strictes en matière d’adéquation des fonds et des risques. Et, plus généralement, les banques africaines commencent à appliquer les règles de Bâle II en augmentant leurs fonds propres pour mieux couvrir les risques.

Comme lors de la crise des subprimes l’an dernier, l’Afrique reste donc relativement épargnée par la bourrasque financière internationale. Les investissements y sont suffisamment risqués sans que l’on ait besoin de sophistiquer à outrance les produits financiers, et le continent est encore loin de connaître une crise des liquidités. Mais si le secteur bancaire africain est relativement sain, il demeure aussi déconnecté du monde. « Restons vigilants, estimait Jacques Attali dans notre précédente édition. Le fait que les pays du Sud aient semblé relativement épargnés par la crise est sans doute moins dû à la robustesse de leur structure financière qu’à une mondialisation qui laisse l’Afrique à l’écart. » Un an plus tard, le raisonnement du président de PlaNet Finance reste d’une brûlante actualité.

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