Résistance aux chocs
Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 3 minutes.
Les années 2006 et 2007 ont été caractérisées par la résistance aux chocs puis par le rebond de l’économie tunisienne, et ce en dépit de facteurs défavorables comme la poursuite de la flambée des cours mondiaux du pétrole, le renchérissement des prix céréaliers, et le démantèlement de l’accord multifibres qui favorise les pays asiatiques exportateurs de textile-habillement. La capacité de résistance aux chocs extérieurs est confirmée par l’évolution du taux de croissance, qui est remonté à 5,2 % en 2006, contre 4,2 % en 2005. Les autorités s’emploient à maintenir le même rythme pendant la durée du XIe Plan de développement (2007-2011) et au-delà. Dans cette croissance, les investissements directs étrangers (IDE), particulièrement sous le régime de l’offshore, jouent un rôle de plus en plus important et constituent la locomotive des exportations, qui contribuent pour près de moitié au PIB. Les services ont joué un rôle de premier plan avec une montée à 57,2 % de la part du secteur dans le PNB. Leur contribution à la croissance s’établit en 2007 à 51,6 %. Le secteur bancaire se porte mieux et La Poste poursuit sa mutation en mettant l’accent sur ses activités financières. En 2006, le concours des banques au financement de l’économie a augmenté de 7,3 % par rapport à son niveau de 2005, et les dépôts de la clientèle se sont accrus de 11,7 %. En parallèle, les banques ont poursuivi leurs efforts d’assainissement en allouant 40 % de leur produit net bancaire à la constitution de réserves, ce qui a permis une progression de 2 points du taux de couverture des actifs classés, qui a dépassé les 48 % pour l’ensemble du secteur. Ce sont les télécommunications qui sont en plein boom, comme le montrent la 4e place occupée par l’opérateur national Tunisie Télécom, qui a gagné le jackpot à la suite de sa privatisation partielle et de la cession de 35 % de son capital au groupe émirati Dubaï Holding, et la 12e place de l’opérateur privé de téléphonie mobile Tunisiana. En 2006, le taux de croissance du secteur des télécoms a atteint 20 % pour la troisième année consécutive. Derrière les télécoms, les compagnies de transport se positionnent en force dans le classement, avec, en tête, Tunisair, Nouvelair et Karthago Airlines. Outre la Compagnie tunisienne de navigation et la Société des chemins de fer tunisiens. Flambée des cours mondiaux des hydrocarbures oblige, c’est cependant le secteur de l’énergie qui accapare les premières places du classement, avec la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir) en pole position, suivie par la très dynamique Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP) et la compagnie pétrolière nationale Etap. Le secteur de l’énergie a détrôné celui des phosphates, dont le leader, le Groupe chimique tunisien, occupait jusque-là la première place. Il se retrouve en 5e position. Cette dégringolade est liée à la baisse qui affecte le secteur en raison de la conjoncture sur les marchés mondiaux. Le secteur des industries mécaniques et électriques continue, quant à lui, à monter en puissance avec une croissance de 23 % de ses exportations, après 21 % une année auparavant. Le site Tunisie est en effet devenu une plateforme pour les fabricants de composants, automobiles ou aéronautiques en particulier. Cela ne se traduit cependant pas encore dans le classement, où l’on retrouve quand même la firme allemande Leoni Tunisie (fabrication de composants automobiles) à la 30e place et Electrostar (électronique) en 43e position. Après une stagnation consécutive à la levée des quotas précédemment imposés à l’entrée des produits textiles asiatiques sur le marché européen, la croissance des exportations du secteur du textile-habillement a repris à partir du premier semestre de 2006 et s’est confirmée en 2007, avec une progression de 14 % durant les huit premiers mois. Avec la résistance du secteur du textile et la montée en force des industries mécaniques et électriques, les performances de l’industrie tunisienne se trouvent confortées par le dernier classement du Forum économique mondial, qui, dans son classement publié en novembre 2007, place la Tunisie en tête des pays africains en matière de compétitivité de son économie.
