Manque d’énergie
Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 3 minutes.
Confronté à une forte baisse de la pluviométrie au cours des trois dernières années, le Ghana a connu une nouvelle crise énergétique en août 2006, après celle de 1998, avec une diminution de plus de 20 % de son approvisionnement en électricité, suite à l’assèchement du barrage d’Akosombo. Fondée en avril 1961, la Volta River Authority, principale entreprise du pays, qui est chargée de produire l’électricité, a failli cesser ses activités. En effet, son déficit, qui s’élevait à 58 millions de dollars en 2005, n’a pu se résorber, malgré un chiffre d’affaires de 357 millions de dollars. Le tissu économique du pays a directement souffert de cette situation. Certaines entreprises, à l’instar de la société d’aluminium Valco, ont dû temporairement fermer leurs portes. Pour sa part, la Ghana Cement Company Ltd a acquis plusieurs groupes électrogènes. Des projets de construction de barrages et de centrales, qui s’appuient notamment sur des financements chinois, doivent permettre de réduire l’incertitude énergétique qui pèse actuellement sur l’économie.â©Avec 6,2 % attendus en 2007, la progression du produit intérieur brut (PIB) demeure toutefois soutenue. Celle-ci est principalement portée par la production cacaoyère (649 000 tonnes en 2006-2007), qui a représenté 16 % du marché international. Deuxième producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire, l’ancienne Gold Coast prévoit toutefois une baisse de production à 600 000 tonnes pour la campagne 2007-2008, selon le Ghana Cocoa Board (Cocobod).â©Les entreprises du secteur maintiennent leur position, à l’instar de la Cocoa Processing Company (CPC), qui produit notamment des tablettes de chocolat, de la pâte à tartiner et des produits de confiserie. Avec 32,8 millions de dollars en 2006, contre 38 millions en 2005, son chiffre d’affaires est certes en baisse, mais son résultat a plus que doublé, passant à 1,1 million de dollars, contre 521 000 dollars l’année précédente. Les deux filiales des majors internationales que sont Unilever et Nestlé affichent, elles aussi, de bonnes performances. La filiale du premier groupe alimentaire mondial, qui produit des cubes de cuisson, des laits concentrés, mais également de la poudre de lait et de café, s’est hissée à la 7e place des entreprises ghanéennes, avec plus de 151 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2006. Pour sa part, Unilever, qui distribue une gamme étendue de produits, allant du thé de la marque Lipton aux lessives, en passant par les produits d’entretien et de beauté, a réalisé un bénéfice de 10 millions de dollars, sensiblement le même qu’au cours du précédent exercice.â©Comme dans les autres pays africains, les acteurs du secteur pétrolier se frottent les mains en raison des cours du brut particulièrement favorables tout au long de l’année 2006. La société d’État Ghana Oil Company se hisse ainsi à la 3e place du classement, avec 290 millions de dollars de chiffre d’affaires. Issue d’une fusion, fin 2006, entre Total Petroleum Ghana Limited (ex-Mobil Oil Ghana) et Total Ghana Limited (filiale du français Total), la société Total Petroleum Ghana améliore sa position, avec 201 millions de dollars de chiffre d’affaires pour un résultat net de 4,3 millions. Cotée à la Bourse d’Accra, la compagnie est propulsée à la 5e place de notre tableau.â©Stimulée par la croissance, l’industrie des boissons affiche également de bonnes performances. L’Accra Brewery, qui rétrograde pourtant à la 17e place, augmente son chiffre d’affaires, qui passe de 25 millions de dollars à 27 millions, pour un résultat net de 415 000 dollars en 2006. Son bénéfice était quasiment nul un an plus tôt. Quant à la Coca-Cola Bottling Corporation of Ghana, elle fait une entrée remarquée dans notre classement en se positionnant à la 10e place, avec 80 millions de dollars de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 3,1 millions. British American Tobacco Ghana, qui produit et distribue différentes marques de tabac, passe en revanche dans le rouge et affiche un déficit de 1,2 million de dollars en 2006, alors que le groupe affichait un bénéfice de 4,1 millions l’année précédente.
