Les mines du futur
Le classement 2006 des plus importantes sociétés gabonaises confirme le poids écrasant du secteur pétrolier et minier dans l’économie nationale. Ainsi, Total Gabon devance largement toutes les autres entreprises du pays, avec un chiffre d’affaires de 1,279 milliard de dollars, contre 1,140 milliard en 2005. Et un résultat net en légère progression, à 326 millions de dollars. La filiale du groupe français profite naturellement de l’envolée des cours du brut, qui a atteint 60 dollars le baril en 2006. Malgré son déclin annoncé, le pétrole reste encore le secteur clef de l’économie gabonaise, représentant plus de 50 % du produit intérieur brut et 80 % des recettes d’exportation, la tendance baissière de la production nationale étant, pour l’heure, compensée par la très bonne tenue du prix du baril. Même si la contribution du secteur minier au produit intérieur brut est encore faible (environ 2,5 % du PIB), celui-ci a incontestablement le vent en poupe. Pour preuve, la production de manganèse s’affiche à plus de 3 millions de tonnes en 2006, contre 2,85 millions l’année précédente. Un exploit à mettre sur le compte des efforts de la Comilog, qui exploite le gisement de manganèse de Moanda, dans le Haut-Ogooué. L’entreprise minière, filiale du groupe français Eramet, qui détient 67 % du capital aux côtés de l’État gabonais (25 %), voit son chiffre d’affaires dépasser les 900 millions de dollars, sous l’effet conjugué de la hausse de la production et de la montée des cours. Cette progression exceptionnelle – de plus de 250 % – permet à la Comilog de s’installer à la 2e place de notre classement. Tout semble donc aller pour le mieux pour la compagnie, qui, en janvier 2006, a obtenu la concession du chemin de fer Transgabonais pour une durée de trente ans. Et qui détient, en outre, 40 % des actions de la Société minière de Mabounié, chargée d’exploiter le gisement de niobium situé à l’est de Lambaréné. D’ici à 2009, la production de manganèse pourrait même passer à 7 millions de tonnes avec l’entrée en production des gisements actuellement explorés par la compagnie brésilienne Vale do Rio Doce, qui prospecte dans les régions de Franceville et d’Okondja, dans le Haut-Ogooué. Enfin, plusieurs sociétés chinoises s’intéressent aussi au manganèse. Il s’agit notamment de Sinosteel, qui a obtenu un accord de prospection à Mbigou, dans le Sud, et de la Compagnie industrielle et commerciale des mines du Gabon (CICMG), qui prospecte le site de Njole. Toujours dans le domaine minier, l’autre produit phare sera sans aucun doute le fer du gisement de Belinga, situé au nord-est du pays, qui fait actuellement l’objet d’une intense prospection. Quatre sociétés chinoises interviennent dans le projet, dont le groupe Panzhihua Iron and Stell, pour la partie minière. Quand leur production démarrera, les trois produits (fer, manganèse et niobium) pourraient bien modifier le palmarès des chiffres d’affaires des poids lourds du pays. C’est en tout cas sur eux que misent les autorités pour diversifier les bases de l’économie. Dans les autres secteurs, quelques changements sont à signaler. Tout d’abord, la baisse de chiffre d’affaires de la Société gabonaise de raffinage (203 millions de dollars, contre 417 millions en 2005). Ce qui vaut à l’entreprise d’être reléguée au 6e rang de notre classement, alors qu’elle s’affichait en 2e position l’an dernier. La Cecagadis (distribution), 3e entreprise du pays, et la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG, filiale du français Veolia) gagnent chacune une place, tandis que la Compagnie du Komo (Sodim, Sogafric, Toyota) saute trois marches d’un coup, pour s’établir au 4e rang. Ces trois groupes présentent des chiffres d’affaires en hausse et des résultats nets bénéficiaires. Une nouveauté : l’entrée dans notre palmarès de Marathon Petroleum Gabon, quatrième producteur de pétrole du pays, qui arrive à la 13e place, avec un chiffre d’affaires de 64,8 millions de dollars. À noter, l’écart important entre les deux mastodontes que sont Total et la Comilog et le reste des entreprises leaders, dont les chiffres d’affaires ne dépassent pas 250 millions de dollars.
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