La diversification s’accélère
Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 3 minutes.
Un taux de croissance du PIB de 5 % attendu en 2008, 5,4 % en 2009… La santé économique de la nation Arc-en-Ciel ne se dément pas, alors qu’approche la Coupe du monde de football 2010. Boostée par le secteur du BTP, l’économie sud-africaine continue d’attirer les investissements étrangers et offre un cadre de plus en plus solide au développement de ses entreprises. Les risques inflationnistes demeurent (mais les taux d’intérêt ont été relevés), la balance commerciale est toujours déséquilibrée (malgré des exportations en hausse, la forte demande nécessite toujours plus d’importations) et les inégalités sociales persistent. De lourdes grèves dans les transports et les mines ont perturbé l’activité économique tout au long de l’année. Cela n’a pas empêché le pays de Thabo Mbeki de s’en sortir sans trop de casse et de passer, en 2007, dans la catégorie « propre » du classement de perception de la corruption établi par Transparency International (43e rang sur 163 en 2007, contre 51e en 2006). La nation Arc-en-Ciel est désormais avantageusement placée aux côtés de la Malaisie et de la Corée du Sud. La diversification de l’économie sud-africaine, déjà entamée depuis longtemps, s’accélère. Le secteur tertiaire représente plus de 67 % du PIB, contre 65 % en 2000, et le classement des entreprises du pays montre le dynamisme des services. Toujours en tête en 2007, le géant des assurances, Old Mutual, s’est assuré 12,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires, tandis qu’après sa chute de l’an dernier, son concurrent Sanlam se maintient à la 3e place. Les compagnies de téléphonie confortent leurs (très bonnes) places. MTN s’impose largement – même si ses performances sont à relativiser, puisque ayant changé son exercice comptable entre 2005 et 2006, son chiffre d’affaires 2006 porte sur quinze mois. Sa filiale sud-africaine passe de la 29e place en 2006 à la 21e en 2007, tandis que le groupe, avec son ouverture massive sur le continent africain, augmente son chiffre d’affaires d’environ 30 %. Les entreprises de distribution, déjà en forte progression l’an dernier, parviennent à concurrencer leurs homologues du secteur de l’industrie lourde. Le groupe Bidvest (11,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires) gagne deux places et déloge la chimie de Sasol du 2e rang du classement. Massmart dépasse les 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires (contre 4,2 milliards en 2006), les meubles de Steinhoff International gagnent plus de 1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire, le « petit » Spar passe de la 33e à la 28e place. Valeur sûre, même si le secteur est chaque année moins important dans la part du PIB, les mines confortent leur assise. De Beers, en tête, stagne à la 8e place, tandis qu’Anglo Platinum réalise la deuxième meilleure performance après MTN en montant de la 20e à la 13e place. AngloGold Ashanti est aujourd’hui forte de 3 milliards de dollars de chiffre d’affaires, mais Anglo American, son actionnaire majoritaire, a annoncé la baisse de sa participation de 41 % à 17 % en octobre 2007. Les grandes compagnies publiques, Eskom et Transnet, continuent d’éprouver certaines difficultés. Le groupe de transport s’était déjà débarrassé de South African Airways. En 2007, cette dernière a entamé une restructuration (licenciements, réorientation des lignes vers des destinations plus profitables), mais continue de souffrir de l’augmentation des prix des produits pétroliers. En revanche, l’entrée dans le classement du CMH Group, à la 48e place, témoigne de la très bonne santé du secteur automobile, l’un des plus performants au monde. Quels que soient leurs résultats de 2007, les entreprises sud-africaines trustent évidemment le haut du classement continental, avec 37 représentantes parmi les 50 premières sociétés africaines. Cerise sur le gâteau, la Commercial Bank of China a acheté, à la fin octobre, 20 % des parts de la première banque sud-africaine, la Standard Bank. Le record établi en 2005 avec le rachat d’Absa par la britannique Barclays est battu. Encore une preuve de l’attraction croissante que les firmes de la nation Arc-en-Ciel exercent à l’étranger.
