Sur la mer comme au ciel

Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 4 minutes.

Le numéro un africain des transports, le conglomérat sud-africain Transnet, achève sa mutation entamée il y a plusieurs années déjà. Après s’être séparé, en 2005, des filiales qui ne correspondaient pas à ses activités de base, en 2006, le groupe s’est attelé à un autre grand chantier, celui de la réorganisation interne. Celle-ci a abouti, début 2007, à la nouvelle configuration du groupe. Transnet s’est donc séparé de son pôle transport aérien avec South African Airways (SAA) qui reste propriété de l’État, de son pôle métro urbain rassemblé au sein de Metrorail et d’autres activités annexes. Elle conserve les activités ferroviaires et maritimes, ainsi que celles de stockage et de transport de produits pétroliers. Ces secteurs dispersés dans des filiales « plus ou moins autonomes et isolées », selon la direction du groupe, sont en train d’être regroupés au sein de départements internes à Transnet. Ainsi Spoornet – pour le transport ferroviaire – devient Transnet Freight Rail, Transwerk – pour l’ingénierie ferroviaire – devient Transnet Rail Engineering, National Ports Authority (NPA) – pour la gestion portuaire – devient Transnet National Ports Authority, Sapo – pour les prestations portuaires – devient Transnet Port Terminals, et Petronet – pour le transport des produits pétroliers – devient Transnet Pipelines. Dans ces conditions, l’évolution du chiffre d’affaires reflète avant tout ce vaste mouvement de restructuration. Les cessions opérées en 2005 avaient eu pour effet de diviser le chiffre d’affaires par deux. Pour 2006, celui-ci se stabilise en très légère baisse à 4,05 milliards de dollars, contre 4,15 milliards en 2005. Le résultat reste positif et grimpe de 25 % à 900 millions de dollars, soit près de 25 % du chiffre d’affaires. Toujours en Afrique du sud, Unitrans, la filiale à 100 % du groupe allemand Steinhoff International dont les activités, aujourd’hui très diversifiées, portaient au départ sur l’ameublement, tire la plus grosse part de son chiffre d’affaires du transport routier, avec en tête la logistique, le fret et la location de véhicules. En 2006, chiffre d’affaires et bénéfices progressent respectivement de 9,4 % et 9,1 %. Dans le transport aérien, hormis l’Afrique du Sud avec South African Airways, c’est en Afrique du Nord et en Afrique de l’Est que l’on trouve les plus importantes compagnies. La Royal Air Maroc (RAM) tient toujours la tête du classement, avec un chiffre d’affaires qui franchit largement la barre du milliard de dollars, à 1,26 milliard, en hausse de 35 % par rapport à 2005. En réponse à l’arrivée des compagnies low cost qui se positionnent sur les destinations à fort potentiel touristique, comme Agadir, Marrakech et Fès, ou sur celles fréquentées par les travailleurs émigrés, comme Rabat, Casablanca et Tanger, la RAM multiplie à son tour les offres promotionnelles et les prix spéciaux à travers sa filiale charter Atlas Blue. Parallèlement, la RAM développe son activité en Afrique subsaharienne. Le transporteur compte s’associer avec d’autres compagnies aériennes africaines, comme elle l’a déjà fait avec Air Sénégal International (ASI) et, en 2006, avec Air Mauritanie. Toutefois, l’expérience sénégalaise s’avère douloureuse pour la compagnie chérifienne. En septembre 2006, un plan de redressement drastique, accompagné d’une avance de 10 millions d’euros de la RAM, a été mis en place. Depuis, les relations se sont dégradées entre les parties marocaine et sénégalaise, tandis que certains journaux sénégalais accusent la RAM de vouloir couler ASI pour récupérer sa part de marché à son propre compte. Quant à Air Mauritanie, sa liquidation était toujours en instance à la mi-2007. De son côté, Tunisair a fait son entrée à la fin de 2006 dans une nouvelle société aérienne privée mauritanienne, Mauritania Airways, dont elle détient la majorité (51 %) du capital aux côtés d’intérêts privés et publics mauritaniens. S’élevant à 700 millions de dollars, le chiffre d’affaires de Tunisair progresse beaucoup plus modestement (+ 6 %) que celui de son homologue marocain. Nouvelair Tunisie, qui a succédé à Air liberté, affiche des résultats honorables toujours en forte progression, ce qui ne fait pas l’affaire de la compagnie nationale. Au sud du Sahara, les deux poids lourds de l’espace aérien, Kenya Airways et Ethiopian Airlines, confirment leurs bonnes performances habituelles avec des chiffres d’affaires en hausse, respectivement de 17 % et 30 %, et des résultats toujours positifs. Beaucoup moins en forme, Air Mauritius affiche, elle, un résultat négatif. La situation de la compagnie a été jugée suffisamment préoccupante pour susciter l’élaboration d’un plan de redressement, tandis que la presse locale se faisait l’écho de graves dissensions au sein de la direction et de la remise en cause de certains privilèges. Le secteur du transport maritime reste dominé par les compagnies sud-africaines et nord-africaines. Le sud-africain Grindrod connaît une nouvelle fois une forte progression de son chiffre d’affaires, + 53 % après + 110 % en 2005, résultat d’une politique active d’acquisitions. En 2006, Grindrod a notamment pris une participation de 12 % dans la société concessionnaire du port de Maputo, au Mozambique. L’autre transporteur maritime sud-africain, Trencor, stabilise son activité avec un bénéfice net toujours important qui représente plus du quart de son chiffre d’affaires. En Égypte, la National Navigation Co. connaît une baisse d’activité significative. Dans le transport ferroviaire, l’Office national des chemins de fer du Maroc (ONCF) poursuit sa croissance régulière. En 2006, il a transporté 23,5 millions de voyageurs (+ 12 % par rapport à 2005), 8 millions de tonnes de marchandises et 27 millions de tonnes de phosphate. L’un des grands chantiers en cours est le raccordement du port géant Tanger-Med, près de Tanger, au réseau ferroviaire national. 

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