Des bénéfices boostés par les cessions

Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 4 minutes.

Pas de surprise, le sud-africain Sasol reste largement en tête du classement des industries chimiques avec un chiffre d’affaires deux fois plus important que celui du numéro deux africain du secteur, l’algérien Conditionnement et commercialisation des gaz industriels (Cogiz), filiale de Sonatrach. Avec un chiffre d’affaires cumulé de 16,4 milliards de dollars, les cinq premiers intervenants du secteur de la chimie représentent 76 % du total des 25 entreprises recensées. Par rapport aux années précédentes, si la tête du classement reste à dominante sud-africaine, les poids lourds de la chimie des pays du Maghreb viennent de plus en plus s’intercaler, comme Cogiz et Groupe chimique tunisien (GCT). Les résultats des entreprises sud-africaines sont affectés par des cessions, soit dans le cadre d’une stratégie de recentrage, soit pour se conformer à la politique du Black Economic Empowerment. Malgré une baisse de son chiffre d’affaires de 15,6 %, le géant sud-africain Sasol affiche un résultat net pratiquement inchangé. Le directeur exécutif, Pat Davies, se montre satisfait et considère que les fondations pour une croissance à long terme sont bâties. Sur les résultats de l’année fiscale 2007 (à fin juin), il a annoncé des bénéfices en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente, en partie grâce à un fléchissement du rand et, dans une ­moindre mesure, à la hausse des prix du pétrole. Pour Sasol Mining, l’activité s’est tassée, avec une baisse des volumes produits et de son bénéfice de 5 % par rapport à l’an dernier. En revanche, les bénéfices de Sasol Gaz ont bondi de 27 % grâce à une hausse des volumes de ventes et des prix, mais aussi grâce au profit sur la cession de 25 % des parts détenues dans la société Rompco (Republic of Mozambique Pipeline Investments Company). Pour Sasol Synfuels, la baisse du rand et la hausse du baril ont permis à la division de booster son bénéfice, en hausse de 20 %, malgré une baisse des volumes (-2,8 %) imputable aux arrêts de la production pour des raisons techniques et de maintenance. Dans les dix prochaines années, Sasol Synfuels prévoit une augmentation de 20 % de ses capacités de production. Enfin, la division Sasol Oil a été handicapée cette année par la baisse de la production de Sasol Synfuel. De ce fait, elle a dû importer plus de produits (pétrole, diesel, etc.) à un prix plus élevé. Son bénéfice a légèrement décliné (-1 %), mais des efforts sont entrepris pour étendre le réseau de distribution à travers le pays. Pour le numéro deux du classement, Cogiz, spécialiste de la fourniture d’hélium et d’azote, l’année a été marquée par une hausse de 21 % du chiffre d’affaires. Ce bon résultat a été obtenu malgré un report du démarrage de l’usine Hélison – initialement prévu en janvier 2006 –, des opérations de maintenance dans certaines unités, des interruptions de production et des volumes de ventes plus faibles. Si le sud-africain AECI, spécialisé dans la chimie et les explosifs, perd une place pour pointer au troisième rang, ce n’est pas le signe de mauvais résultats. le groupe affiche en effet une progression de son chiffre d’affaires de 6,2 % et, surtout, un bond de 78,8 % de son résultat net, à 136,9 millions de dollars. Déjà, en 2005, le résultat net du sud-africain avait augmenté de 50 %. Il faut dire qu’AECI a bénéficié de la cession très lucrative du site de Milnerton, pour 260 millions de rands (39,8 millions de dollars). Optant pour un recentrage du groupe, AECI a cédé Dulux (peinture) pour 745 millions de rands (114,5 millions de dollars) en juillet dernier et cherche à vendre Sans Fibres. Le sud-africain African Oxygen (Afrox) tombe de la 4e à la 7e place avec une baisse de chiffre d’affaires qui atteint 26 %. Cette chute s’explique par la cession de son activité dans le secteur médical au cours de l’année passée.â¨Se recentrant sur son cœur de métier, Afrox poursuit son développement et construit une nouvelle usine de traitement du gaz ainsi que des infrastructures de stockage afin de prévenir les pénuries qui ont perturbé le marché. Le montant total de l’investissement pourrait s’élever à plus de 600 millions de rands (92 millions de dollars). Quant à l’industrie pharmaceutique, même si elle est exposée à une vive concurrence, elle se porte plutôt bien, avec un tir groupé aux 8e, 9e et 10e places. Les trois grands : le sud-africain Aspen, le nigérian PZ Cussons et l’égyptien United Pharmacists ont tous enregistré une progression de leur chiffre d’affaires et de leur résultat net. Connu comme un des principaux fabricants de génériques de l’hémisphère Sud, Aspen a annoncé une hausse de ses profits de 20 % sur l’année fiscale 2007 (fin juin). Elle a notamment bénéficié d’une forte croissance du marché des antirétroviraux. Déjà implantée en Australie et au Royaume-Uni, Aspen compte à présent s’attaquer aux autres marchés occidentaux, au travers d’acquisitions. Les groupes du Maghreb sont aussi bien représentés, avec l’algérien Biopharm (17e), Cooper Maroc Pharmaceuticals (18e) et l’algérien Saïdal, qui n’a pas communiqué ses chiffres cette année (25e). Toujours en haut du tableau, l’industrie phosphatière conserve la 5e place avec le groupe tunisien GCT. En partenariat avec une société indienne, GCT investit dans une nouvelle usine, à Sikhira, qui transformera, à partir de 2009, 1,5 million de tonnes de phosphates par an. L’investissement total du projet est estimé à 225 millions de dinars (181 millions de dollars).

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