Un marché atone malgré un potentiel énorme

Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

ï§Au Cameroun, c’est la plus ancienne : la filiale de la société française Bull basée à Douala a été créée en 1978. Et elle est restée présente dans le pays depuis lors. Y compris durant la crise du début des années 1990. « À cette époque, l’État ne parvenait plus à payer ses créanciers. Nous n’avons eu aucun marché en 1993 et 1994. Tous les opérateurs étaient partis », se souvient Jean Bonaventure Atangana, le directeur de l’agence de Yaoundé. Aujourd’hui, la situation n’a bien sûr plus rien à voir avec celle de ces années noires. Elle ne satisfait cependant pas Jean Bonaventure Atangana. « Le marché est atone », déplore-t-il, bien que, après CFAO Technologies, Bull Cameroun soit l’un des principaux opérateurs dans le secteur des services informatiques. « Notre chiffre d’affaires est aujourd’hui d’environ 2 milliards de F CFA, mais il était deux fois plus important à la fin des années 1990, juste avant le passage à l’an 2000 », poursuit-il.â©Si les entreprises privées commencent à s’équiper en solutions informatiques, les administrations auxquelles s’adresse aussi sa société, qui vend des équipements en réseau et des services structurés autour des systèmes et des serveurs d’entreprises (GCOS, Unix, Linux et Windows Server), ainsi que des infrastructures de connexion Internet, tardent à suivre. « Le ministère des Finances est quasiment le seul département informatisé. Les autres en sont encore au “niveau zéro”. Beaucoup de choses se font encore manuellement », explique Atangana.â©« Ce retard ne s’explique pas par un manque de moyens, mais par un manque d’intérêt. Le potentiel est énorme, mais il faut que les gens soient sensibilisés à l’importance de l’outil informatique », poursuit-il. Le Cameroun est ainsi très en retard par rapport au Gabon ou à d’autres pays d’Afrique francophone : « Certains équipements sont utilisés depuis des années en Afrique de l’Ouest, et nous sommes seulement en train de les installer ici », souligne-t-il. L’utilisation d’intranet reste très faible. « Ce n’est pas encore dans les habitudes des entreprises. Même une grosse société de télécommunications comme Camtel n’est pas équipée en réseau intranet », confirme un informaticien. Bull compte tout de même à son actif l’installation d’un réseau intranet à l’Agence française de développement de Yaoundé. Elle a aussi équipé l’université de Yaoundé d’un réseau de fibre optique, ainsi que celles de Douala et de Buea. Camrail, AES-Sonel, la SGBC et Orange font également partie de ses clients, qu’elle suit depuis son siège, à Douala, et son antenne de Yaoundé. 

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