Plates-formes vocales et transfert d’argent

Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 3 minutes.

C’est en 1994, à Dakar, qu’a été créée Chaka Computer, première marque du groupe Chaka, fondé et dirigé par le Sénégalais Meïssa Ngom. Treize ans après l’installation de Vocalia, le premier serveur vocal dans le secteur bancaire d’Afrique de l’Ouest, le groupe Chaka reste leader dans le domaine de l’informatique vocale dans toute la sous-région. Et s’impose sur le marché du transfert d’argent. Quelques mois après le lancement de Vocalia au Sénégal, puis dans la sous-région, les postes et les caisses d’épargne, convaincues de l’efficacité de ce nouveau système permettant aux clients de recueillir diverses informations sans être contraints se déplacer, firent également appel à l’expertise de Chaka. L’évolution de l’entreprise prit alors un tour nouveau. Mais ce n’est qu’à partir de 1997 que Chaka s’imposa réellement, après avoir remporté un appel d’offres international lancé par la Sonatel (Société nationale des télécommunications) face à deux concurrents de taille, Alcatel et Siemens, pour la mise en service d’une plate-forme vocale servant à corriger les erreurs de numérotation. Quelques années plus tard, en 2002, après avoir été sollicité par Sentel (groupe Millicom International Cellular, deuxième opérateur de téléphonie mobile au Sénégal) pour l’installation d’un centre d’appel permettant la gestion des clients à distance, Meïssa Ngom crée Call Me. L’externalisation de la gestion des clients venait d’être introduite au Sénégal. Aujourd’hui, Call Me compte dans son portefeuille quelques-unes des plus grandes entreprises sénégalaises (Société nationale des télécommunications, Société nationale d’électricité, Office national pour l’assainissement, Société des eaux, etc.) et sous-régionales, ainsi que quelques industries agroalimentaires et des opérateurs télécoms européens. Call Me est actuellement installée dans cinq pays (Sénégal, Mauritanie, Guinée, Côte d’Ivoire et Mali) et emploie des dizaines d’opérateurs multilingues (français, arabe, wolof, bambara…) spécialisés notamment dans le télémarketing, la télévente et l’accueil des clients. La troisième marque du groupe Chaka est née pratiquement à la même période que Call Me. Money Express opère dans le transfert d’argent. Elle a été mise sur pied pour répondre à une demande de l’association des postes et caisses d’épargne de l’Uemoa, soucieuse de faire face à l’informel en sécurisant les transferts d’argent. Money Express est aujourd’hui établie dans une quarantaine de pays sur les cinq continents. Elle compte parmi ses partenaires plusieurs établissements financiers, dont la Banque islamique du Sénégal (BIS), la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS), la Banque d’escompte et certaines sociétés internationales spécialisées dans le transfert d’argent (Coinstar Money Transfer, Ria Envia, Money Exchange, etc.). En 2002, le montant des transactions effectuées s’élevait à 500 000 millions de F CFA. En 2006, il était de 40 milliards de F CFA pour plus de 250 000 opérations. Actuellement, la base de données de Money Express est logée en France, mais un « back-up » sera prochainement placé dans un autre pays européen afin de parer tout incident susceptible de nuire au bon fonctionnement de la société. Le groupe Chaka a aujourd’hui un capital de 300 millions de F CFA. Il emploie environ 400 personnes dans différents pays. Toutes ses activités reposent sur l’ingénierie informatique et l’expertise d’une vingtaine d’ingénieurs ­africains, qui conçoivent les logiciels et les ­installent. Le groupe Chaka propose des solutions bancaires, assure la sécurité des systèmes d’information et le couplage téléphonie-­informatique. 

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