Huicoma, cadeau empoisonné ?

Publié le 5 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Deux ans après son acquisition par le groupe Tomota, Huicoma vit une période difficile. Depuis juin dernier, les trois unités de production basées à Koutiala, Koulikoro et Kita sont à l’arrêt, avec plus de 460 travailleurs sur 800 mis au chômage technique. La situation de la CMDT, dont la récolte n’a atteint que 410 000 tonnes de coton graine en 2006-2007, explique en partie les difficultés de l’entreprise, qui dépend totalement de cet unique producteur. Celle-ci n’a pu disposer que de 120 000 tonnes, alors qu’elle possède des capacités de production presque trois fois supérieures. Et pour cause, la production de la CMDT est désormais vendue à une multitude d’huileries artisanales et semi-industrielles (environ 90), dont l’installation a été encouragée par le gouvernement. Le manque de contrôle des autorités sur ces petites unités fait d’ailleurs courir des risques sanitaires, car les huiles produites sans raffinage s’avèrent dangereuses pour la santé des consommateurs. Huicoma, qui a usé plusieurs directeurs généraux depuis sa privatisation, est désormais gérée par Aliou Tomota lui-même, de plus en plus présent sur le terrain, malgré la défiance des travailleurs à son égard. En conflit avec la direction depuis 2006, les syndicats reprochent au repreneur de « ne pas avoir respecté son engagement d’un plan social équitable, alors qu’il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux et que les conditions auxquelles il achète les graines à la CMDT sont plus qu’avantageuses ». Conséquence, les grèves à répétition ont contribué à alourdir le passif de Huicoma, dont l’avenir est menacé tant que son approvisionnement en graine de coton première ne sera pas sécurisé.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires