La Tunisie des grandes familles

Publié le 4 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Avec le tournant libéral qu’a connu la Tunisie dans les années 1970 se sont constituées de grandes fortunes. Entreprenants et solidaires, les Sfaxiens et les Djerbiens ont conquis des positions très avantageuses. Dirigé par le Sfaxien Abdelwahab Ben Ayed, Poulina (agroalimentaire, distribution, tourisme) est, avec ses 770 millions de dinars de chiffre d’affaires, le premier groupe privé tunisien. La famille Ben Yedder, originaire de Djerba, possède un empire ayant des ramifications dans la banque et l’assurance. Natif de Kairouan et patron du groupe Tunisian Travel Services (TTS), qui réalise un chiffre d’affaires supérieur à 230 millions d’euros dans le tourisme et l’aérien (Nouvelair), Aziz Miled incarne un autre modèle de réussite. Le groupe florissant fondé par Ali Mabrouk, originaire de Monastir, est désormais dirigé par ses enfants. Il contrôle les enseignes Monoprix et Géant, et intervient aussi dans l’immobilier, la banque et l’agroalimentaire. Si les contours du capitalisme tunisien ont évolué, les grandes familles en forment toujours l’ossature, et les principes qui le régissent n’ont guère évolué. La culture du conglomérat, avec des groupes présentant un éventail d’activités très étendu et une faible intégration verticale, prédomine toujours. Ses dirigeants n’hésitent pas à s’endetter pour couvrir leurs besoins de financement. « Les grands patrons tunisiens sont restés des patriarches, explique Béatrice Hibou, chercheuse au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), à Paris. Ils rechignent à lever des fonds en Bourse, car cette solution économiquement plus efficace présente l’inconvénient de diluer leur part dans le capital. Et d’ouvrir les comptes de l’entreprise aux regards étrangers. »

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