Les patrons d’Afrique centrale aux abonnés absents
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Pourquoi y a-t-il si peu de patrons en Afrique centrale ? Du Tchad au Congo, en passant â¨par la Centrafrique, les entreprises détenues par des privés « nationaux » sont rares. Peu nombreuses à déclarer un chiffre d’affaires consolidé, elles sont surtout peu enclines à divulguer le montant de leurs bénéfices. La culture bantoue serait-elle peu propice à l’esprit d’entreprise ? Force est de constater que, dans les pays sous-peuplés et sous-industrialisés d’Afrique centrale, peu de privés locaux émergent, les entreprises publiques et les filiales de multinationales tenant le haut du pavé. Ainsi, au Gabon, les principaux opérateurs privés sont des groupes étrangers : Total, Eramet, Veolia, Castel, Axa, CFAO ou Maroc Télécom. Ce qui n’est pas le cas en Afrique de l’Ouest, où plusieurs self-made men formés sur les bancs de l’école coranique ont créé de véritables empires industriels et commerciaux. Le Burkinabè Oumarou Kanazoé dans le BTP ou le Malien Cheikna Kagnassi (groupe L’Aiglon) dans le négoce de matières premières agricoles (coton, café, cacao, etc.) en témoignent. Une tradition commerciale qui, au Sahel, remonte à près de mille ans, favorisée dès le xie siècle par l’expansion de l’islam et le trafic caravanier transsaharien. Une dynamique dont ne profitèrent pas les populations enclavées d’Afrique centrale.
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