Le Qatar propose 3 milliards de dollars d’aide à l’Égypte

L’annonce d’une aide de trois milliards de dollars du Qatar à l’Égypte est venue après un voyage surprise, cette semaine, d’une grande partie du cabinet ministériel égyptien à Doha, la capitale qatarie. Une visite qui faisait suite à des signes de discorde apparus entre les deux pays. Le Qatar a déjà accordé 5 milliards de dollars d’aide financière à l’Égypte depuis la révolution de 2011, mais leurs rapports n’ont pas toujours été au beau fixe.

Entre autres signes d’agacement à l’égard des compétences de gestion des nouveaux dirigeants islamistes au Caire, le ministre des Finances qatari, Youssef Kamal, avait déclaré il y a un mois « qu’aucune nouvelle aide n’était imminente ». De leur côté, rapporte le quotidien britannique Financial Times, les régulateurs égyptiens ont tenté d’entraver la procédure de rachat d’une participation majoritaire dans EFG-Hermes, la première banque d’investissement d’Égypte par le fonds national qatari Qinvest.

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Apaisement

Dans un signe d’apaisement, le cheikh Hamad ben Jassem al-Thani, le Premier ministre qatari, a parlé de “l’importance que les relations entre l’Égypte et le Qatar se poursuivent au même rythme et avec le même élan » au cours d’une conférence de presse annonçant le plan d’aide. M. Ben Jassem a précisé que cette enveloppe serait fournie dans les jours qui viennent, sous forme de dépôt à la banque centrale d’Égypte ou bien d’achats de bons du Trésor.

M. Ben Jassem a également déclaré que son pays envisageait d’exporter du gaz naturel en Égypte pour l’aider à répondre à la crise énergétique, d’accroître ses investissements dans le pays et d’assouplir les restrictions sur l’implantation d’entreprises égyptiennes au Qatar. L’indice boursier de référence en Égypte est resté stable à la suite de cette annonce.

Mission du FMI

Alors qu’une mission du FMI est en visite dans la capitale égyptienne pour reprendre les négociations à propos d’un prêt de 4,8 milliards de dollars, l’annonce qatarie tombe à pic pour redonner du souffle à l’Égypte. Les réserves en devises ont diminué de 63%, passant de 36 milliards de dollars, avant le soulèvement, à 13,4 milliards à la fin de Mars. Le déficit budgétaire du pays se creuse et sa note souveraine continue de baisser.

“Nous ne demandons rien en retour au gouvernement pour notre soutien », a précisé le Premier ministre qatari. Une déclaration qui laisse beaucoup d’Égyptiens sceptiques, au premier rang desquels l’humoriste Youssef Bassem interrogé longuement dimanche dernier pour trouble de l’ordre public et insulte à l’islam et au président avant d’être libéré sous caution. Il s’était aussi publiquement interrogé sur l’influence du petit État du Golfe sur les affaires internes du pays.