2010, une année pour rien
Alors qu’en 2009 le secteur a progressé dans les pays émergents, il a reculé en Afrique. Les marchés sud-africain, marocain et nigérian affichent néanmoins un certain dynamisme.
Malgré l’important potentiel de développement qu’il recèle, le secteur des assurances en Afrique a reculé en 2009, largement impacté par la crise économique. Selon l’assureur Swiss Re, qui produit chaque année une étude sur le marché mondial, les primes d’assurances sur le continent ont atteint un total de 49,3 milliards de dollars (environ 34,4 milliards d’euros en 2009), contre 52,8 milliards de dollars en 2008, soit un recul de 6,6 %. Une réelle déception, car, si le marché mondial a également reculé (- 1,1 %), les assurances dans les marchés émergents ont en revanche poursuivi leur progression (+ 3,5 %), notamment en Asie du Sud-Est et en Amérique latine.
Si l’Afrique chute, c’est pour l’essentiel à cause des difficultés du principal marché du continent pour les assurances, l’Afrique du Sud. En raison d’un marché boursier en progression mais délaissé par des investisseurs frileux, l’assurance vie y a fortement souffert : les produits d’épargne investis en Bourse ont été boudés, et le total des primes a du coup reculé de 15 %. Le Maroc et l’Égypte, les deux autres principaux marchés africains, ont connu des évolutions contrastées : positives pour l’assurance dommages au Maroc, très mauvaises pour l’assurance vie en Égypte. Il n’empêche : malgré les soubresauts économiques et financiers, le secteur des assurances reste encore largement sous-développé en Afrique. Il n’y représente en moyenne que 3,2 % du produit intérieur brut (PIB) – contre une moyenne mondiale de 7 % –, et n’atteint même pas 1 % du PIB dans certains pays comme l’Algérie, le Nigeria, l’Égypte ou l’Angola.
Notre classement ci-dessous reproduit la hiérarchie des assurances africaines.
Sanlam, Old Mutual (filiale de la compagnie britannique éponyme), Liberty Group et d’autres acteurs sud-africains continuent de dominer nettement la scène. Pour eux, l’année 2009 a été meilleure que le cru 2008, particulièrement difficile en raison de l’effondrement boursier. Les principaux indicateurs se sont donc stabilisés, avec comme principal événement l’annonce de la fusion de deux assureurs : le rapprochement entre Metropolitan et Momentum donnera ainsi naissance à l’un des tout premiers assureurs sud-africains. Sanlam, de son côté, poursuit son développement panafricain. Il s’est implanté en Ouganda sous son propre nom. Il a également signé à la mi-2009 un accord avec Standard Chartered afin de diffuser ses produits via le réseau de la banque britannique dans cinq pays subsahariens. Un an plus tard, il a signé avec l’une des premières banques nigérianes, First Bank of Nigeria, dans le même sens. Ce phénomène de partenariat entre établissements bancaires et assureurs est un passage obligé pour le développement de l’assurance en Afrique. Ce choix a d’ailleurs été opéré par le groupe ivoirien NSIA, qui a acquis la banque ivoirienne BIAO, ou par son compatriote Colina qui s’est associé au groupe Bank of Africa.
Derrière l’Afrique du Sud, le Maroc suit, en toute logique. Wafa Assurance, qui a chipé la place de numéro un du pays en 2008, reste toujours légèrement devant son principal concurrent, RMA Watanya. Derrière, la filiale chérifienne du français Axa est talonnée par l’acteur qui monte, CNIA Saada. Issu de la fusion à la mi-2009 de deux compagnies d’assurances membres du même groupe, CNIA et Es Saada, cet assureur indépendant mise résolument sur la conquête de la clientèle des particuliers, historiquement moins bien servie que celle des professionnels.
Entre tous ces acteurs marocains, le nigérian African Reinsurance Corporation, plus connu sous le nom d’Africa Re, crée la surprise et s’intercale en onzième position. Le réassureur, détenu notamment par la Banque africaine de développement et plus de 40 États africains, continue d’asseoir son leadership, aidé par une implantation, par pôles régionaux, dans toutes les zones d’Afrique. Il a d’ailleurs signé en 2009 son année la plus rentable, avec un bénéfice net de 44 millions de dollars.
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