« HKB » dans le texte

Publié le 22 décembre 2009 Lecture : 3 minutes.

Article paru dans le hors-série n°2 de Jeune Afrique en Janvier 2000

« Si le peuple n’est pas content, je m’en irai. Et je partirai également si je le trouve ingouvernable », écrivait Henri Konan Bédié dans son livre Les Chemins de ma vie, paru en 1999 (éd. Plon). Celui qui était alors le second président de l’histoire de la Côte d’Ivoire pouvait-il se douter qu’il serait renversé par un coup d’État militaire ? Que pensait-il de son tombeur, le général Robert Gueï ? De son prédécesseur, Félix Houphouët-Boigny ? De la démocratie en Afrique ? De l’ivoirité ? Les citations qui suivent sont extraites de son livre, mais aussi de quelques-unes des dizaines d’interviews qu’il a accordées à la presse au cours de ses six années d’exercice du pouvoir.

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La succession d’Houphouët. « J’ai toujours pensé qu’Houphouët voulait mourir dans son fauteuil de président. »

« J’avais la Constitution, la légalité et la légitimité avec moi. […] Je représentais, après le chef de l’État, l’homme le plus populaire de ce pays. Je n’avais donc pas à aller sur la place publique pour revendiquer le fauteuil présidentiel. »

Les coups d’Etat. « On peut fomenter des troubles avec deux cents ou trois cents excités. Si cela se produisait, ce serait à l’État de défendre la République. »

« On ne peut pas tout prévoir dans les réactions humaines. Il suffit d’un seul coup de fusil pour déclencher une guerre, mais combien d’années seront nécessaires pour revenir à une paix durable ? »

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Le général Gueï [En 1995] « les opposants, les organisateurs du boycott [de la présidentielle] comptaient sur lui pour prendre le pouvoir. »

« Je ne l’ai pas arrêté, je l’ai déplacé de son poste de chef d’état-major, j’en ai fait un ministre. »

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L’ivoirité. « Nous avons forgé “l’ivoirité” qui souligne la qualité de ce qui est ivoirien, au sens culturel et identitaire. Mais nous aurions pu, tout aussi bien, choisir le mot “ivoiritude”. »

« Aucun pays ne nous arrive à la cheville pour ce qui est de l’hospitalité. »

La politique. « Le PDCI n’est ni de droite ni de gauche. »

« En politique comme dans la vie, les choses évoluent et rien n’est définitif. »

« Connaissez-vous un seul Ivoirien qui soit réfugié politique de par le monde ? Il n’y en a pas. »

« Lorsque [vos] prérogatives ministérielles vous sont retirées et que vous vous retrouvez seul avec votre famille, vous mesurez l’ampleur des erreurs de jugement que l’on peut commettre sur la nature humaine. »

La corruption. « La Côte d’Ivoire est un pays structuré, avec une administration presque comparable à celle de la France, et il est donc vraiment difficile de détourner des fonds qui proviennent de prêts extérieurs affectés à des projets. »

« En politique, il faut aussi avoir de la chance. »

« Il existe des problèmes insolubles. Les problèmes de rivalité entre personnes, liés aux ambitions. »

La France. « La politique africaine de la France a toujours fait l’objet d’un consensus à Paris, que l’hôte de Matignon soit Chirac, Balladur ou Rocard. »

« Je réclame le maintien des bases [françaises], qui nous assurent une protection semblable à celle dont a bénéficié l’Europe, grâce au parapluie nucléaire américain. »

Le destin. « Je me suis converti au catholicisme. Je crois que c’est un réel progrès par rapport au paganisme. »

« Le Créateur ne nous a pas donné le don de divination. La vie n’est pas un chemin tracé où l’on vous indique la bonne direction. Il faut faire preuve de lucidité et de pragmatisme. Le chemin de la vie est tortueux et parfois soumis au hasard. »

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