La reconversion comme impératif

Publié le 30 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

L’économie mauricienne a connu en 2007 une croissance de 4,7 % qui a porté son PIB à 7 milliards de dollars. Faisant le bilan de l’année écoulée, le ministre des Finances, Rama Sithanen, n’a pas caché sa satisfaction quant aux performances économiques de l’île, notamment en matière de création d’emplois, de contrôle du déficit budgétaire, de dette et d’investissement. Ce sont les secteurs du tourisme (+13 %) et de la construction (+12 %) qui ont été les locomotives de la croissance, suivis par les services (notamment financiers), alors que les filières les plus fragiles, le textile et le sucre, enregistrent des hausses de 8 % et 6,4 %, respectivement.

Le démantèlement de l’accord multifibre, en janvier 2005, avait fait craindre l’effondrement de l’industrie textile. Mais depuis 2006, les professionnels du secteur se sont progressivement adaptés en faisant preuve d’une flexibilité accrue pour répondre à la demande et en évoluant peu à peu vers une industrie de mode et la confection de produits haut de gamme. Dans le domaine agro-industriel, Port-Louis souffre toujours de la suppression du régime préférentiel accordé par l’Union européenne aux exportations de sucre. Amorcée en novembre 2005, cette baisse de 36 % se poursuivra jusqu’en 2010. Pour rester compétitive, la filière doit être restructurée, et la majorité des 28 000 planteurs de l’île doivent se reconvertir. Un programme de réformes du secteur pour la période 2006-2015, doté de 675 millions d’euros, prévoit de favoriser la recherche pour renforcer la compétitivité de la filière et améliorer la valorisation des sous-produits, notamment en développant la production d’énergie issue de centrales thermiques alimentées par la bagasse, ainsi que la production d’éthanol.

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La croissance en 2007 a tout de même permis la création de près de 10 000 emplois. De plus, Maurice a confirmé sa capacité d’attraction envers les opérateurs économiques. Les investissements du secteur privé ont atteint 18 % du PIB en 2007, soit le niveau le plus élevé depuis 1993, signe d’un regain de confiance des entrepreneurs. Quant à l’investissement étranger, il représente 24 % du total des capitaux recueillis en 2007, contre 21 % en 2006. Enfin, Maurice joue de plus en plus un rôle de hub pour le développement des activités industrielles et commerciales en Afrique. Les investissements vers le continent depuis Maurice sont passés de 8 millions d’euros en 2002 à 113 millions en 2006. Et les réexportations vers l’Afrique ont augmenté de 73 % sur cette période. Grâce à cette embellie, les réserves en devises sont en hausse de 26 % par rapport à 2006. Enfin, la dette publique se situe à 64 % du PIB, contre 70 % entre 2000 et 2005. Seule ombre – de taille –, l’inflation continue de progresser compte tenu de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires.

Ces résultats globalement positifs ont permis de calmer les dissensions au sein du gouvernement, suscitées notamment par la nomination de l’ex-ministre des Finances Rundheersing Bheenick au poste de gouverneur de la Banque centrale, en février 2007. Le Premier ministre Navin Ramgoolam a d’ailleurs profité de 2007 pour renforcer sa majorité parlementaire. En septembre, le Parti mauricien social démocrate (PMSD) a rejoint la coalition au pouvoir. La majorité compte désormais 42 députés sur 70 à l’Assemblée nationale. Dans la foulée, le leader du Mouvement militant mauricien (MMM), l’ancien Premier ministre Paul Bérenger, est redevenu leader de l’opposition.

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