L’eldorado des Zimbabwéens

Publié le 30 novembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Le Botswana est confronté à l’afflux d’immigrants zimbabwéens. Ils sont des dizaines de milliers à venir chercher du travail dans les principales villes du pays. Et cela ne se fait pas sans heurts. De plus en plus présents, ils sont accusés de tous les crimes commis dans un pays réputé pour sa tranquillité. Le Botswana, où ils peuvent passer trois mois sans visa, est devenu une destination de premier choix. Passé ce délai, nombreux sont ceux qui glissent dans l’illégalité. Pour le gouvernement, ils seraient 300 000 dans ce cas. Dans les quartiers pauvres de la capitale, ils s’entassent dans des cahutes de bric et de broc. Sur certains parkings, ils sont des dizaines à offrir leurs bras à la journée, souvent pour un salaire de misère.

Il faut dire que la stabilité politique et économique du pays a de quoi faire rêver une population qui a tout perdu en quelques années. Depuis son indépendance, le Botswana a su gérer avec intelligence ses ressources minières et a affiché une croissance économique parmi les plus élevées au monde. En vingt-cinq ans, le pays est ainsi sorti de l’extrême pauvreté pour devenir une nation à revenu intermédiaire. Principalement grâce au diamant, dont le pays est le deuxième producteur mondial. Le secteur diamantifère représente 70 % des recettes à l’exportation et 33 % du PIB. En comparaison, le nombre d’emplois générés par la filière reste peu élevé : seulement 25 % de la population active est liée au diamant, directement ou indirectement. Mais ce chiffre devrait augmenter. À l’instar de ce qui se passe en Namibie, le gouvernement du Botswana et l’industrie du diamant sont en train de développer les industries locales de taille et de polissage afin que le pays profite davantage de la valeur ajoutée des gemmes. La Diamond Trading Company (DTC), une joint-venture formée par le gouvernement et le groupe De Beers, prévoit de vendre pour 360 millions de dollars de diamants bruts aux tailleurs locaux en 2008. Selon la firme, ce chiffre devrait progresser pour atteindre 550 millions de dollars en 2009.

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Ces mesures pourraient bien booster l’emploi et la croissance du pays. Établi à 5 % en 2007, le taux de croissance pourrait dépasser 5,7 % ces deux prochaines années, allant plus loin que l’objectif de 4,7 % fixé par le gouvernement. La progression de l’économie enregistrée au cours de la dernière décennie a déjà permis de diminuer le taux de chômage, qui est passé de 21,5 % en 1996 à 17,5 % en 2006.

Après dix années passées à la tête du Botswana, le président Festus Mogae a quitté le pouvoir le 1er avril 2008, s’effaçant au profit du vice-président Ian Khama avant les élections générales prévues en octobre 2009. « Je souhaite me retirer et me reposer. Je le fais avec la conviction que j’ai fait de mon mieux, comme disait Frank Sinatra. Et comme Tony Blair, j’ai fait ce que je pensais être juste », avait-il déclaré lors d’un congrès du Parti démocratique du Botswana (BDP, au pouvoir), en juillet 2007. Le président Mogae, élu par les parlementaires, a suivi en cela la Constitution, qui interdit plus de deux mandats au chef de l’État. Ancien haut responsable du Fonds monétaire international, Festus Mogae a fait de la lutte contre le sida l’une des priorités de son administration. « Nous avons progressé, en ramenant le taux de transmission du sida de la mère à l’enfant de 40 % à 6 % », a-t-il précisé. Cependant, malgré une politique volontariste d’accès aux traitements, avec un taux de prévalence de 25 % au sein la population adulte, le sida reste un handicap majeur. 

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