Précampagne électorale

Publié le 27 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Au Congo-Brazzaville, l’année 2008 s’annonce riche en échéances de toutes sortes. Si elles sont couronnées de succès, le pouvoir en place pourra affronter avec sérénité la présidentielle de 2009. Dans cette perspective, les autorités s’activent pour finaliser ou lancer un certain nombre de dossiers. D’abord celui des relations avec le Fonds monétaire international (FMI). Annoncé depuis déjà plusieurs mois, un nouvel accord formel avec le Fonds devrait être enfin signé en 2008. Pour preuve, les efforts entrepris par le gouvernement dans le cadre du programme de référence mis en place en 2007 pour six mois, qui ont été salués par le FMI lors de sa revue en septembre dernier.

Outre la réhabilitation de son image en matière de bonne gouvernance, laquelle a été mise à mal ces dernières années, la reprise de relations formelles avec le FMI permettra au Congo d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Soit une annulation de l’ordre de 90 % de sa dette publique extérieure, estimée à quelque 7,43 milliards de dollars. Un bon point pour le futur présidentiable. Reste à corriger les dérapages constatés et, surtout, à boucler le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP).

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En matière d’infrastructures, outre la route Brazzaville/Pointe-Noire et le barrage hydroélectrique d’Imboulou, deux projets financés par la Chine en cours de réalisation, l’année 2008 pourrait voir le lancement des premiers travaux de Congo-Rail, une nouvelle voie ferrée à deux tronçons, l’un reliant Ouesso (Sangha) à Brazzaville, et l’autre Djambala (Plateaux) à Pointe-Noire. Ce projet est mené en partenariat avec la Corée et la Malaisie.

Sur le plan politique, les élections sénatoriales et locales figurent parmi les rendez-vous clefs de 2008. Décidés à présenter des listes communes, cinquante-huit partis politiques se sont regroupés au sein du Rassemblement de la majorité présidentielle (RMP), emmené par le Parti congolais du Travail (PCT). Face à une opposition peu unie, la victoire semble à la portée du camp présidentiel. Il reste toutefois à faire oublier les énormes ratés des législatives de 2007. La désorganisation ou, pire encore, le report des élections risqueraient d’entacher l’image du régime. La direction des Affaires électorales sera-t-elle à la hauteur ? L’autre risque, qui contribuerait à décrédibiliser les scrutins, pourrait venir d’un boycott annoncé par une partie de l’opposition regroupée dans l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD), qui exige notamment la révision du fichier électoral. L’ARD maintiendra-t-elle sa position ?

Un dossier politique supplémentaire à régler en 2008 sera la succession au poste de secrétaire général du PCT, laissé vacant suite au décès d’Ambroise Noumazalay, survenu le 17 novembre 2007. La lutte pour la direction a déjà commencé. Qui l’emportera ? Un leader de la Likouala ou de la Cuvette ? Mais au-delà, c’est l’avenir du PCT qui est posé. Après la bataille qui a opposé Noumazalay, chef de file des refondateurs, à Lekoundzou Itihi Ossetoumba, partisan du statu quo, la création du RMP préfigurerait-elle une réorganisation des forces de la majorité présidentielle ? Le RMP sera-t-il le nouveau PCT « refondu » ? Réponses en 2008.

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