Pays « plus avancé »

Publié le 26 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le Cap-Vert poursuit son décollage économique. Une réussite symbolisée par son passage, le 1er janvier, du statut de pays moins avancé (PMA) à celui de pays à revenu intermédiaire (PRI). En décembre 2007, le petit archipel lusophone a en outre signé le traité marquant son entrée à l’Organisation mondiale du commerce. Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant supérieur à 2 100 dollars, soit le plus élevé de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Cap-Vert aligne les bons résultats économiques et attire les investissements directs étrangers. En 2007, ces derniers se seraient élevés à 750 millions de dollars – flux et stocks cumulés – et devraient atteindre, selon l’Agence cap-verdienne d’investissement, 7,8 milliards de dollars entre 2008 et 2011, essentiellement dans le tourisme (qui réalise plus de 25 % de croissance par an). Avec 300 000 visiteurs en 2007, l’activité hôtelière représente à elle seule plus de 10 % du PIB. Des revenus qui dépassent pour la première fois le montant des devises envoyées par une diaspora forte de 700 000 personnes, principalement installées aux États-Unis et en Europe.

Stimulée par les investissements, la croissance s’accélère, avec la bénédiction du FMI. Celle-ci a atteint 6,9 % en 2007, contre 6,1 % l’année précédente, avec une moyenne à 6 % depuis 2001. En outre, l’existence d’une Bourse des valeurs atteste la volonté du gouvernement de diversifier l’économie et de faire éclore un marché financier. Mais le chemin est encore long : dans le classement Doing Business 2008 établi par la Banque mondiale sur le climat des affaires, le Cap-Vert ne figure qu’à la 132e place sur 178. Tout n’est donc pas aussi rose qu’il n’y paraît. Il faut dire que les défis à relever sont de taille. Souvent affecté par l’absence prolongée de précipitations, le pays produit moins de 20 % de sa consommation en céréales et reste fortement dépendant des importations, ce qui le rend vulnérable aux chocs exogènes. La hausse des cours du baril et des prix des céréales a ainsi durement pesé sur le déficit de la balance commerciale. Atteignant 42,1 % du PIB en 2007, la dette extérieure représente aussi un lourd handicap, alors que le nouveau statut de PRI ne permet plus au Cap-Vert de bénéficier d’éventuels programmes de réduction de dette de la part de la communauté internationale. Au classement établi par le Pnud selon l’indice de développement humain, le pays se place devant l’Afrique du Sud (102e contre 121e), mais 37 % des Cap-Verdiens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 2 dollars par jour) et 20 % d’entre eux vivent avec moins de 1 dollar par jour. En outre, de nouveaux problèmes sont apparus au cours des dernières années, comme l’immigration illégale et le trafic de drogue.

la suite après cette publicité

Pour répondre à ces défis, le Premier ministre José Maria Neves, du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV, formation présidentielle), mise sur une politique extérieure ambitieuse. L’archipel est ainsi en bonne voie de conclure un partenariat spécial avec l’Union européenne, lequel a été officiellement approuvé en décembre 2007 à Bruxelles. Il négocie parallèlement un traité différencié avec la Cedeao afin de limiter l’immigration ouest-africaine. Enfin, en vue de la diversification de ses activités économiques, Praïa fait les yeux doux à la Chine et s’est porté candidat à l’établissement sur son sol d’une zone économique spéciale, défiscalisée, qui pourrait constituer une plateforme pour la distribution des produits chinois dans toute la sous-région.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires