Des temps difficiles

Publié le 26 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Une embellie économique. C’est l’appréciation de l’ancien ministre des Finances et ex-ambassadeur aux États-Unis, Tertius Zongo, nommé Premier ministre en juin 2007 en remplacement d’Ernest Paramanga Yonli. Mais le pays connaît des temps difficiles, même si son image auprès de la communauté internationale ne s’est pas érodée. En témoigne sa rétrogradation à la 176e place sur les 177 que compte le rapport annuel du Pnud sur le développement humain. D’après les Nations unies, le Burkina est le pays le plus pauvre du monde après la Sierra Leone. Nommé au lendemain des législatives du 6 mai ayant accordé une large victoire au parti du président Blaise Compaoré – le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir) –, avec 73 sièges sur 111, contre seulement 54 lors de la précédente législature, Zongo a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.

D’autres chantiers sont tout aussi importants, à commencer par la défense de la filière coton, dont le pays est le premier producteur subsaharien depuis quatre ans. Les fortes inondations dans les régions cotonnières et une parité trop pénalisante entre le franc CFA – arrimé à un euro fort – et un dollar faible devraient entraîner une baisse de la production de l’ordre de 40 % pour la campagne 2007-2008. Seulement 350 000 tonnes de graines sont attendues, contre 713 000 en 2006. Malgré la confiance que leur accordent encore les banques, les trois sociétés chargées d’acheter et de commercialiser la fibre sont dans le rouge. L’avenir de cette culture, qui fait vivre trois millions de personnes sur les quinze millions que compte le Burkina, est donc incertain. D’autant que la baisse des prix aux producteurs, de 210 F CFA en 2005 à 160 F CFA l’année passée, n’encourage pas les paysans à produire. Dans ce contexte, la diversification de la production à travers le coton transgénique ou biologique prend toute son importance.

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Sur le plan économique, 2007 a été marquée par une stagnation de la croissance, sur fond de revendications sociales et de hausse du prix des produits de première nécessité. Le gouvernement mise plus que jamais sur la relance du commerce sous-régional, rendue possible par l’accalmie en Côte d’Ivoire, et sur le secteur minier, dont l’exploitation était freinée ces dernières années par la morosité des cours et par les coûts d’exploitation. Alors que l’once bat des records sur le marché international, la filière aurifère connaît un regain d’intérêt. Plus de quinze tonnes d’or ont été produites en 2007, contre sept en 2003. L’important site de zinc de Perkoa, dans la province du Sanguié (Centre), entrera en exploitation en juillet 2008 grâce à la construction d’une usine débutée dix-huit mois plus tôt par la société australienne Nantou Mining. La canadienne Semafo a pour sa part reçu l’autorisation, au début de 2007, d’exploiter le gisement aurifère de Mana (Centre-Ouest). Quant au gisement de Taparko, dans le Nord, il a été mis en valeur par le canadien High River Gold.

Le soutien au secteur privé et l’ouverture du capital des entreprises publiques sont une autre priorité. L’opérateur national des télécommunications (Onatel) a été racheté pour 220 millions d’euros par Maroc Télécom en décembre 2006, et l’ouverture du marché de l’électricité est attendue, tout comme la privatisation de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy).

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