Incertitudes et scepticisme

Publié le 25 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Réélu le 29 avril 2007 par 71,2 % des 6,9 millions d’électeurs, Amadou Toumani Touré dispose d’une confortable majorité à l’Assemblée nationale. Ses alliés, rassemblés au sein de la coalition de l’Alliance pour la démocratie et le progrès, ont en effet remporté 113 sièges sur 147 lors des législatives du 22 juillet 2007.

Développement des activités productives et du secteur social, poursuite des réformes structurelles et du programme de privatisation des entreprises les plus emblématiques… le chef de l’État a toute latitude pour poursuivre la politique engagée depuis sa première élection en 2002. Dans un climat cependant marqué par un certain scepticisme.

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Alors que le Mali a clos en 2007 un programme triennal en partenariat avec le Fonds monétaire international, et malgré une croissance de plus de 5 % la même année grâce à une bonne récolte céréalière, le pays est toujours relégué parmi les cinq États les plus pauvres de la planète. L’environnement des affaires demeure difficile et les pistes de relance économique qui s’offrent au nouveau Premier ministre, Modibo Sidibé, nommé en septembre 2007, sont limitées. Résultat, « ATT » a fait naître une opposition soudée autour de son nom, qui lui reproche son mode de gouvernance et ses réformes jugées trop timorées. Celle-ci fut notamment incarnée durant la campagne électorale par le Front pour la démocratie et la république (FDR) mais aussi, au sein de l’Assemblée nationale, par la coalition de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) et du Parti de la renaissance nationale (Parena).

En dehors du coton et de l’or dont il est, avec 65 tonnes en 2007, le troisième producteur du continent derrière l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali mise désormais sur son potentiel touristique. La barre des 250 000 visiteurs a été franchie l’an dernier, contre 95 000 en 2002. Le pays s’appuie également sur une diaspora toujours très active, qui rapatrie quelque 120 milliards de F CFA (183 millions d’euros) par an. L’avenir de la filière cotonnière est en revanche suspendu à la privatisation de la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT), acteur historique chargé de produire, d’égrainer et de commercialiser la fibre. Le processus est entré dans une « phase active ». Alors que la campagne 2007-2008 prévoit moins de 250 000 tonnes de coton-graines, contre plus de 410 000 tonnes pour la précédente, le schéma retenu vise à céder au privé 61 % du capital de la société. Celle-ci donnerait naissance à quatre entités, opérant sur les quatre zones cotonnières du pays (Fana, Kita, Bougouni-Sikasso et Koutiala-San) et devant à terme devenir entièrement autonomes.

Autre incertitude lourde de conséquences : le « problème » touareg. Alors que les ex-rebelles nordistes, qui avaient attaqué deux garnisons militaires à Kidal et à Ménaka (Nord-Est) en mai 2006, ont mis en œuvre l’accord de paix signé en juillet 2006, des heurts continuent d’opposer les soldats de l’armée nationale aux hommes du chef rebelle en rupture de ban, Ibrahim Ag Bahanga. Sept d’entre eux et un militaire ont été tués en septembre dans la région de Kidal. Le groupe d’Ag Bahanga détient toujours près d’une trentaine d’otages après la libération de dix militaires en décembre 2007.

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