Fin de mandat en beauté pour Kufuor

Publié le 25 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La Coupe d’Afrique des nations comme une consécration. Organisateur de l’édition 2008 de cet événement continental, le Ghana présente un indéniable dynamisme économique et une stabilité politique enviée par de nombreux pays de la sous-région. Un bilan que ne manquera pas d’évoquer le président John Kufuor à la fin de l’année, lorsqu’il quittera son poste au terme de son second et dernier mandat. Depuis son élection, en 2000, le successeur de Jerry Rawlings est parvenu à restaurer les grands équilibres macroéconomiques tout en libéralisant progressivement les secteurs stratégiques de l’ancienne Gold Coast. Cette politique a permis d’attirer les investissements et de maintenir un niveau de croissance soutenu – 6 % en moyenne annuelle depuis 2004 – en dépit des aléas climatiques et de la crise traversée par la Volta River Authority, l’entreprise d’État chargée de produire et fournir l’électricité.

Alors que les prévisions tablent sur une progression du PIB de 7 % en 2008, le programme de privatisation engagé ces dernières années devrait prochainement concerner l’acteur emblématique du secteur des télécommunications, Ghana Telecom. Seule ombre au tableau : une tendance inflationniste que le gouvernement peine à maîtriser. L’augmentation des prix a ainsi atteint 10 % en 2007.

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L’année écoulée aura surtout confirmé une tendance lourde : l’émergence du Ghana comme grande puissance cacaoyère. Alors que la récolte de la Côte d’Ivoire voisine culmine à 1,2 million de tonnes annuelles, la production ghanéenne, semi-privatisée, ne cesse de progresser : 700 000 tonnes sont attendues cette année, contre 610 000 lors de la précédente campagne, ce qui fait du Ghana le second producteur mondial de fèves. L’économie devrait également être stimulée cette année par le pétrole après la découverte en juin 2007, par la britannique Tullow Oil, d’un gisement d’une capacité de 400 millions de barils. Deux mois plus tard, la même compagnie localisait un second gisement entre le port de Takoradi et la frontière ivoirienne. Avec des réserves prouvées de 1,2 milliard de barils, le Ghana devrait se hisser au même rang que le Gabon et le Congo sur la carte pétrolière africaine. En attendant, le secteur des mines, et particulièrement celui de l’or, dont le pays est le second producteur du continent derrière l’Afrique du Sud, continue de soutenir la balance commerciale.

Pour conjurer les aléas climatiques, l’État a engagé d’importants travaux, financés par la communauté internationale mais aussi par l’émission de plusieurs emprunts obligataires. En partenariat avec la Chine, la construction du barrage de Bui, dont le coût de 622 millions de dollars est supporté à hauteur de 520 millions par le géant asiatique, doit fournir 400 MW et mettre un terme aux dysfonctionnements observés dans le secteur énergétique. Les travaux ont débuté en 2007 et doivent s’achever en 2012. Échéance politique majeure de l’année, l’élection présidentielle devrait se jouer dans un mouchoir de poche et opposer le candidat du Nouveau Parti patriotique (NPP, au pouvoir) à John Atta Mills, du Congrès démocratique national (NDC, principale formation de l’opposition), adversaire de John Kufuor lors des précédents scrutins et toujours préféré à des candidats plus jeunes tels que John Mahama ou Ekwow Spio-Garbrah. Parmi les autres formations en lice devrait figurer le Parti de la convention du peuple (NCPP), mais aussi le Parti démocratique pour la liberté (FDP), dirigé par Obed Asamoah.

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