La stratégie des fonds souverains
Créés en août 2006, les fonds d’investissements souverains libyens sont montés en puissance en 2007 et canalisent les relations économiques avec l’étranger. La Libyan Investment Corporation (LIC), dirigée par Mohamed Layas, est un holding doté d’une enveloppe évolutive de plusieurs dizaines de milliards de dollars et spécialisé dans l’investissement sur les marchés occidentaux. Dirigé par Béchir Salah, le Libyan African Portfolio for Investment est, quant à lui, tourné vers l’Afrique. Consacré à l’investissement domestique, l’outil le plus puissant reste le Fonds de développement économique et social (ESDF). La majorité des grands projets d’investissement dans les infrastructures se font via ce fonds, qui prend des parts dans de nombreux consortiums et dans des sociétés créées en joint-venture avec des partenaires étrangers.
Disposant d’une manne de pétrodollars, ces organismes financiers s’imposent dans tous les contrats, même quand on ne les y invite pas. Ils possèdent des banques (Sahara Bank, Wahda Bank à plus de 70 %), des compagnies d’assurances ou encore des cimenteries. L’ESDF est en outre chargé de « privatiser » les entreprises libyennes au bénéfice de familles nécessiteuses. Une approche que les autorités désignent sous le terme de « capitalisme populaire », voire parfois, de manière abusive, de « secteur privé ». Ce programme est destiné à compenser les démantèlements opérés par ailleurs dans le système de redistribution (suppression des subventions sur les produits de base, licenciement progressif de plus de 300 000 fonctionnaires…). Les actions distribuées à la population sont conservées pendant trois ans par l’ESDF, qui gère l’argent pour le compte des petits porteurs. Reste à savoir si ces actions seront effectivement transférées à leurs véritables propriétaires à l’issue du délai fixé. Et avec quels intérêts…
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