Le textile anéanti par les importations
Publié le 24 novembre 2008 Lecture : 1 minute.
Il aura fallu seulement sept ans aux exportateurs chinois pour frapper à mort l’industrie textile africaine. Au Nigeria, 80 % des entreprises ont mis la clé sous la porte et 200 000 salariés se retrouveraient sur le carreau. « C’est très sérieux, explique Brian Brink, directeur de la Fédération sud-africaine du textile. Les Chinois vendent des produits moins chers que ceux fabriqués en Afrique, et parfois même à un prix inférieur au coût de la matière. C’est intenable ! » C’est pourtant la force d’un pays-continent qui peut inonder le monde de produits fabriqués à des prix défiant toute concurrence grâce à des économies d’échelles inégalées et au non-respect des contraintes sociales et environnementales. Une agressivité commerciale qui a permis à la Chine de conquérir 90 % des importations sud-africaines de textile, faisant chuter, en sept ans, de 75 à 40 le nombre d’entreprises membres de la Fédération sud-africaine du textile. En 2006, le pays a réussi à arracher un mémorandum qui réduit de 30 % les exportations chinoises sur une centaine de produits textiles jusqu’en 2009. Un simple répit ! Mais le Nigeria et l’Afrique du Sud sont loin d’être les seuls à souffrir. Peu d’entreprises sont épargnées, même celles à capitaux chinois ! En janvier 2007, la direction de Zambia China Mulungushi Textiles (ZCMT) annonçait la suppression de 700 emplois. Construite grâce à un prêt chinois, ZCMT est détenue à 66 % par la société chinoise Quingdao textile et à 44 % par l’État zambien. Grâce à la mobilisation locale, les salariés réclamant par ailleurs le paiement d’arriérés de salaires, la direction du groupe a fait machine arrière, vendant des actifs non liés à la production pour faire face à ses échéances. Reste que, dans le pays, les entrepreneurs chinois ont la réputation de mener des politiques de coûts bas, souvent assimilées à l’exploitation des salariés zambiens.
