Le coton, une culture en sursis ?

Publié le 24 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Les paysans burkinabè n’étaient pas à la fête en entendant Augustin Zagré, le directeur commercial de la société cotonnière nationale, la Sodefitex, annoncer que leur coton leur serait payé 20 F CFA de moins le kilo (– 12 %) en 2007 qu’en 2006. Et, même si les cours remontent parfois le temps d’une courte embellie, les perspectives demeurent sombres : l’offre reste structurellement supérieure à la demande, avec des stocks mondiaux importants (environ six mois de consommation) et des prix qui fléchissent toujours plus. Du coup, les industriels ne s’inquiètent pas pour leurs approvisionnements et les cours se maintiennent sous le seuil de rentabilité des filières africaines, handicapées en outre par l’appréciation de l’euro par rapport au dollar.

Les sociétés cotonnières africaines, qui ont soutenu les filières à bout de bras, ont toutes plongé dans le rouge. Elles sont contraintes de baisser le prix d’achat du coton aux producteurs, passé de 198 F CFA le kilo à 164 F CFA de 2006 à 2007 (en moyenne pondérée). Quant aux planteurs, ils se retrouvent pris en tenaille entre la baisse des prix de vente et l’augmentation constante des prix des intrants phytosanitaires. Entre les campagnes 2004-2005 et 2006-2007, le revenu cumulé des producteurs de coton d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale a chuté de 36 %, passant de 790 millions d’euros à 505 millions d’euros. Et la campagne 2007-2008 devrait connaître une nouvelle diminution du prix payé aux cultivateurs ainsi qu’une forte baisse de la production, signe du désarroi des producteurs, qui pourrait avoir à court terme des répercussions très négatives sur le développement des États de la zone cotonnière.

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