L’Afrique, Terre
 de contrastes

Le Togo, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire marquent des points. En revanche, certains pays cités en modèle de bonne gouvernance voient leur image se ternir…

Publié le 20 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Pour la deuxième année consécutive, voici le classement Jeune Afrique des pays africains. Ce palmarès, établi sur la base de données statistiques récentes, mais aussi à partir d’un indice de perception reflétant l’opinion de notre rédaction, vise à établir une hiérarchie permettant de comparer les 53 États qui composent le continent. Et, au-delà de la comparaison, de mesurer autant que faire se peut les progressions des uns et les régressions des autres en fonction des événements qui ont marqué, pour chacun d’entre eux, l’année écoulée. Pour le réaliser, nous avons tout d’abord élaboré trois indices évaluant le niveau de développement politique, économique et social de chacun des États de la zone. La moyenne de ces trois notes permettant ensuite d’établir un palmarès général des pays africains. Le résultat de ce travail de classement n’est pas forcément surprenant, puisque le trio de tête est constitué de « valeurs sûres » – à savoir Maurice, l’Afrique du Sud et le Maroc – alors que la Somalie conserve sa place de lanterne rouge.

Toutefois, quelques évolutions notables méritent d’être relevées. Parmi les progressions, on distinguera les pays ayant connu une amélioration de leur fonctionnement politique de ceux qui affichent de bonnes performances économiques. Dans la première catégorie, la Côte d’Ivoire gagne deux places, le Togo trois places, et la Mauritanie une place. Dans ces deux derniers pays, l’année 2007 s’est traduite par l’organisation d’élections libres et transparentes, mettant fin à un processus de transition à Lomé comme à Nouakchott. Les bons élèves comme le Bénin et la Tanzanie, souvent cités en modèle de bonne gouvernance, se maintiennent alors que le Tchad voit ses progrès économiques (dopés par les cours du pétrole) annihilés par l’instabilité politique, le régime de N’Djamena ayant encore failli capituler face à l’avancée des rebelles, en février 2008.

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Parmi les régressions, on peut souligner la chute de cinq places enregistrée par le Kenya, victime de graves troubles politiques à la suite de la présidentielle contestée du 27 décembre 2007. Autre recul, celui de la Guinée-Bissau, qui perd deux places, ce petit État d’Afrique de l’Ouest étant devenu une véritable plaque tournante du trafic de drogue international. Enfin, le Zimbabwe perd cinq places, la déconfiture économique du régime de Robert Mugabe étant accompagnée de nettes restrictions des libertés publiques. Parmi les modèles de bonne gouvernance, on notera la contre-performance du Burkina, victime de graves tensions économiques à la suite de la hausse des prix des produits de première nécessité. Mais aussi celles de l’Afrique du Sud et de la Tunisie, qui perdent chacune une place. Pour la première, les interrogations qui pèsent sur la succession de Thabo Mbeki et les pénuries d’énergie qui se sont multipliées depuis janvier ont révélé une fragilité insoupçonnée. Pour la seconde, l’élection présidentielle de 2009 s’annonce d’ores et déjà comme un plébiscite en faveur de Zine el-Abidine Ben Ali, soulignant un manque de pluralité politique déjà constaté lors des précédents scrutins.

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