Libye : Ali Zeidan annonce un « compromis » avec des ex-rebelles
Des groupes armés libyens ont menacé mardi de s’attaquer au Congrès général national (CGN), lançant un ultimatum de quelques heures aux parlementaires. Mais, selon le Premier ministre Ali Zeidan, un « compromis » a finalement été trouvé dans la soirée avec ces anciens rebelles.
Plus de peur que de mal, le mardi 18 février, à Tripoli. En fin d’après-midi, des groupes armés libyens avaient donné au Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, quelques heures pour quitter le pouvoir, sans toutefois passer immédiatement à l’action après l’expiration de leur ultimatum.
Dans une brève déclaration à la presse, après avoir engagé des discussions avec différents groupes d’ex-rebelles, l’ONU et le CGN, le Premier ministre Ali Zeidan a annoncé qu’un "compromis a été trouvé" et que "la sagesse l’a emporté". Le Premier ministre n’a toutefois pas fourni de précisions sur la nature du compromis.
"Dialogue politique"
Plus tôt, le chef de la Mission de l’ONU) en Libye (Unsmil), Tarek Metri, a indiqué qu’il avait rencontré des commandants d’ex-rebelles pour les convaincre de "donner une chance au dialogue politique". "J’ai visité un certain nombre de commandants des Thowars (révolutionnaires) à l’origine de l’ultimatum et je leur ai demandé de donner une chance au dialogue politique, sur la base de la tenue d’élections générales anticipées", a-t-il déclaré.
Dans un bref communiqué conjoint, les partenaires internationaux de la Libye ont indiqué qu’ils soutenaient "pleinement le processus de transition démocratique", rejetant toute utilisation de la force.
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Depuis fin janvier, le CGN fait face à un mouvement de contestation en raison de sa décision controversée de prolonger son mandat, qui devait initialement s’achever le 7 février. Sous la pression de la rue, le Congrès a finalement annoncé dimanche un accord entre ses blocs politiques pour des élections anticipées, en vue de désigner de nouvelles autorités de transition en attendant la Constitution. Le CGN n’a pas fixé toutefois une date pour les élections et n’arrive pas à trouver un consensus sur la nature du scrutin : parlementaire ou présidentiel et parlementaire.
Élection de la Constituante
La future Constitution, qui devra être approuvée par référendum, doit trancher sur des questions importantes comme la structure du pouvoir, le statut des minorités et la place de la charia (loi islamique). Les membres de l’Assemblée doivent représenter les trois régions historiques de la Libye – la Cyrénaïque (est), le Fezzan (sud) et la Tripolitaine (ouest) -, sur le modèle du comité des Soixante qui avait rédigé la première Constitution en 1951, abolie en 1977 par Mouammar Kadhafi.
Sur les 60 sièges de la future Constituante, six sont réservés aux minorités (Toubou, Amazigh et Touareg), et six autres aux femmes. Mais les Amazighs boycottent le scrutin pour protester contre l’absence de mécanismes garantissant leurs droits culturels, et l’Assemblée ne comptera que 58 membres. Au total, 692 candidats sont inscrits pour ces élections, dont 73 femmes, selon les dernières statistiques de la Haute commission électorale (Hnec).
La campagne électorale a été timide, essentiellement limitée aux réseaux sociaux, dans le désintérêt le plus total de la population. En effet, contrairement aux premières élections libres du pays tenues en juillet 2012, les Libyens sont beaucoup moins enthousiastes : ils sont 1,1 million à s’être inscrits pour voter jeudi contre plus de 2,7 millions sur 3,4 millions d’électeurs éligibles en 2012.
(Avec AFP)
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