Djibouti : un témoin clé de l’affaire Borrel arrêté au Yémen
Le témoin clé de l’affaire du juge français Bernard Borrel, retrouvé mort à Djibouti en 1995, Mohamed Saleh Alhoumekani, a été interpellé, le 24 août, au Yémen. Son avocat dit craindre son extradition vers Djibouti.
Le Belgo-yéménite Mohamed Saleh Alhoumekani, témoin clé dans l’affaire Borrel, a été arrêté par la police alors qu’il se trouvait à Sanaa pour rendre visite à des membres de sa famille. Mais, "nous n’avons pas beaucoup d’informations sur son interpellation (…) Nous craignons qu’il ne soit prochainement extradé vers Djibouti, et donc pour sa sécurité", a indiqué son avocat, Me Luc Cambier.
L’association pour la défense des droits de l’homme à Djibouti a affirmé, sur son site internet, qu’Alhoumekani avait "été arrêté samedi [le 24 août] à la demande des autorités djiboutiennes" et qu’un haut responsable djiboutien "serait arrivé dimanche par vol spécial à Sanaa pour réclamer son extradition vers Djibouti".
La Belgique et la France informées
"Nous avons alerté les autorités belges afin que la sécurité d’Alhoumekani puisse être assurée", a indiqué Me Cambier. Le ministère belge des Affaires étrangères a confirmé, pour sa part, avoir été "informé" de l’arrestation d’un Belgo-yéménite "par des membres de la famille". "Nous vérifions l’information", a-t-il précisé.
De son côté, la veuve du juge Borrel, Elisabeth Borrel, a pris contact avec les autorités françaises, selon l’avocat belge.
Alhoumekani est domicilié à Bruxelles après avoir quitté en 2007 Djibouti, son pays d’origine, et sollicité l’asile en Belgique, où il a obtenu la nationalité belge.
Dans l’affaire Borrel, Alhoumekani est considéré comme un acteur clé ayant permis de relancer l’enquête. Officier dans la garde républicaine, il avait mis en cause auprès des autorités judiciaires françaises l’actuel président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh et son entourage, pour leur implication dans la mort du juge.
Magistrat français détaché à Djibouti, Bernard Borrel avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti. Les enquêteurs djiboutiens et français avaient privilégié dans un premier temps la thèse du suicide. Mais, en se basant sur de nouvelles expertises et témoignages, l’enquête française privilégie désormais la thèse d’un assassinat.
(Avec AFP)
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