Syrie : Bachar al-Assad annonce des législatives en plein contexte de guerre civile

Alors que le régime syrien fait face depuis un an à une révolte sans précédent et à la pression de la communauté internationale, Bachar al-Assad annonce la tenue d’élections législatives pour le 7 mai prochain. Ce serait la troisième fois que le dirigeant syrien organise ce type de scrutin depuis son accession au pouvoir en 2000.

L’annonce d’élections législatives ne suscite que peu d’espoirs pour la paix en Syrie. © AFP

L’annonce d’élections législatives ne suscite que peu d’espoirs pour la paix en Syrie. © AFP

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Publié le 13 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Des législatives pour faire oublier les bombardements incessants. Le plan de Bachar al-Assad peut-il réussir ? Mardi 13 mars, alors que ses troupes combattent sans relâche la rébellion de l’Armée syrienne libre (ALS), et alors que la ville de Homs fait désormais figure de martyre, le dirigeant syrien a annoncé la tenue d’un scrutin législatif pour le 7 mai prochain.

L’initiative n’a rien d’exceptionnelle : en douze ans de pouvoir, Bachar al-Assad l’a utilisée à trois reprises. Et, à chaque fois, le parti Baas et la coalition qu’il contrôle l’ont emporté, sans réelle surprise. Dans le contexte de guerre civile, la promesse d’élections libres et transparentes peine cependant à convaincre. La communauté internationale et l’opposition avaient d’ailleurs qualifié de « farce » la précédente tentative de même nature du président syrien : le référendum du 26 février.

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"Éxécutions sommaires et arrestations arbitraires"

Si l’annonce ne suscite que peu d’espoir pour la paix, c’est qu’elle intervient dans une période de recrudescence des combats. En outre, Bachar al-Assad n’accepte aucune concession sur le terrain, notamment en ce qui concerne l’aide humanitaire : il a tout juste toléré une « mission d’évaluation des besoins » de l’Organisation de la coopération islamique. De son côté, l’ONU réclame un acheminement de l’aide sans entrave, mais bute toujours sur l’intransigeance du régime.

Selon les Nations unies, depuis le début de la révolte, plus de 70 000 personnes ont été déplacées alors que des milliers d’autres ont trouvé refuge dans les pays voisins. « Ceux qui ont fui la région ont fait état d’exécutions sommaires et de campagnes d’arrestations arbitraires massives », a souligné lundi le président de la commission d’enquête internationale sur la Syrie, Paulo Pinheiro, en présentant son deuxième rapport devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Des allégations qu’a réfutées l’ambassadeur syrien auprès des Nations unies à Genève, Faysal Khabbaz Hamoui, qui, citant en particulier Israël, a accusé la communauté internationale d’armer des terroristes. Celui-ci a également estimé qu’une guerre civile était en train d’être déclenchée « sous prétexte d’une cause humanitaire ».

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Après Homs, Idleb sous les bombardements

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les combats ont fait au moins 34 morts mardi, en majorité des soldats et des membres des forces de sécurité tués dans des attaques de rebelles. Le conflit s’est notamment concentré depuis quelques jours autour de la ville d’Idleb (nord-ouest du pays), devenue l’une des cibles principales du régime de Bachar al-Assad. Bombardée lundi, elle subit à son tour le même sort que Homs.

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Surtout, lundi, une cinquantaine de corps de femmes et d’enfants carbonisés, égorgés et poignardés ont été découverts à Homs. Un massacre attribué par les rebelles aux forces gouvernementales alors que, de son côté, la télévision officielle a accusé des gangs terroristes. Un climat peu propice à un quelconque rendez-vous électoral.

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