Égypte : l’armée met en garde contre « la dérive de certains manifestants »

Alors que les manifestations ne faiblissent pas, l’armée a déclaré mardi dans un message télévisé qu’elle ne « renoncerait pas à son rôle » et a émis une mise en garde aux manifestants qui contestent sa gestion de la transition politique du pays. Le Premier ministre égyptien  Essam Charaf a annoncé lundi soir un remaniement ministériel imminent.

Le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense, dirige le Conseil suprême des forces armées © AFP

Le maréchal Tantaoui, ministre de la Défense, dirige le Conseil suprême des forces armées © AFP

Publié le 13 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

L’armée tape du poing et entend faire savoir que c’est elle qui dirige l’Égypte. Dans un message télévisé, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février, a souligné qu’il ne « renoncerait pas à son rôle dans la gestion des affaires du pays durant cette période critique de l’histoire de l’Egypte ».

Le CSFA a également émit une mise en garde implicite contre « la dérive de certains manifestants par rapport à une approche pacifique, qui porte atteinte aux intérêts de la population et fait obstruction aux institutions de l’État ». Cette mise en garde intervient après deux semaines de tensions croissantes marquées par des affrontements entre la police et les manifestants.

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Des milliers de manifestants ont encore défilé mardi au Caire pour critiquer l’armée égyptienne, qui dirige le pays, et demander le départ de son chef, après avoir rejeté comme insuffisantes des mesures d’apaisement présentées par le Premier ministre Essam Charaf.

Ils critiquent la lenteur des réformes, et réclament une purge dans la police ainsi qu’une justice plus ferme et plus rapide à l’égard des anciens dirigeants. Ces derniers exigent aussi le limogeage des ministres proches de l’ancien pouvoir.

Remaniement ministériel imminent

De grandes manifestations avaient déjà eu lieu vendredi dernier cinq mois après la chute de M. Moubarak, au Caire et dans plusieurs autres villes comme Alexandrie et Suez.
Face à la gronde des Egyptiens, le Premier ministre Essam Charaf a annoncé un remaniement ministériel imminent. « J’ai ordonné un remaniement ministériel d’ici une semaine pour répondre aux demandes de la révolution et refléter la volonté réelle du peuple », a-t-il déclaré lundi soir dans un discours télévisé.

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Selon une source militaire, M. Charaf aurait demandé la démission de plusieurs ministres ayant eu des fonctions du temps de M. Moubarak, ainsi que du vice-Premier ministre Yahia el-Gamal et du ministre de l’Intérieur Mansour Issaoui. L’armée aurait toutefois demandé le maintien de ce dernier.

M. Charaf a également fixé une échéance au 15 juillet pour le renvoi des policiers accusés d’avoir tué des manifestants durant la révolte de janvier-février qui a fait chuter le régime de Hosni Moubarak.

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Il a par la même occasion demandé des « procès ouverts » et « conduits sans délais » pour les responsables de l’ancien régime accusés de corruption et pour les responsables de violences durant le soulèvement. Des mesures qui ne semblent pas apaiser les Égyptiens. (Avec AFP)

 

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