Burkina Faso : la mutinerie de Bobo Dioulasso se poursuit malgré le couvre-feu

Bobo Dioulasso est désormais soumise à un couvre-feu. Mais la mesure, imposée jeudi soir pour tenter d’endiguer la mutinerie qui se produit dans la deuxième ville du Burkina Faso, paraît sans effet.

Un soldat salue le président burkinabè, le 1er avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

Un soldat salue le président burkinabè, le 1er avril 2011 à Ouagadougou. © AFP

Publié le 3 juin 2011 Lecture : 1 minute.

La grogne des militaires continue à Bobo Dioulasso. Malgré le couvre-feu qui a été instauré jeudi soir, et qui court de 18 heures à 6 heures du matin, la ville est toujours perturbée par les militaires en colère. Tirs en l’air et sur les civils, pillages… La deuxième ville du pays est livrée aux soldats et à leurs rapines en tout genre. 

« C’est comme s’il n’y avait pas de couvre-feu, les tirs ne se sont pas arrêtés. On entend des tirs partout, ils sont dans la ville partout », a indiqué un résident. La vague de violences qui sévit depuis mardi a déjà fait 15 blessés par balles et la mutinerie a engendré de nombreux pillages de commerces dans la ville. En guise de protestation, les commerçants ont incendié jeudi la mairie de Bobo Dioulasso, après avoir été manifester devant le camp militaire Daniel Ouezzin Coulibaly d’où les troubles sont partis. Depuis, les militaires ont bloqué les rues conduisant à leurs quartiers, et même la route menant à la radio-télévision publique, désormais fermée d’après les dires d’un journaliste.

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Indemnités

Les militaires, qui se mutinent régulièrement au Burkina depuis le mois de mars, réclament à Bobo – comme ailleurs dans le pays – « des indemnités de logement et de formation », a déclaré Alain-Édouard Traoré, le porte-parole du gouvernement. Rappelant que les soldats et officiers de l’armée burkinabè ont déjà perçu de nombreux avantages financiers depuis le début des mutineries, il a regretté que l’état-major ne sache « plus avec qui discuter » à Bobo. « Les jusqu’au-boutistes ont pris le pouvoir en main », a-t-il indiqué, sans préciser quels moyens le gouvernement allait mettre en œuvre pour ramener le calme. Mercredi soir, le gouvernement de Blaise Compaoré a appelé les militaires à la « retenue » et « dialogue ». (avec AFP)

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