WikiLeaks : dur de conserver son sang-froid

À Tunis, où on a l’habitude de dénoncer « mensonges » et « calomnies » pour répondre aux critiques en matière de politique intérieure, on est très mécontent des « révélations » de WikiLeaks. Surtout que plusieurs télégrammes sont l’occasion de commentaires peu flatteurs pour l’establishment du pays et qu’au moins l’un d’entre eux risque de provoquer des tensions avec l’Algérie.

Le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali Syrte (Libye) le 10 octobre 2010. © AFP

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Publié le 24 décembre 2010 Lecture : 1 minute.

Afrique : la bombe WikiLeaks
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Afrique : la bombe WikiLeaks

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La diplomatie tunisienne a pourtant mis un point d’honneur à conserver son sang-froid. Le 2 décembre, Kamel Morjane, le ministre des Affaires étrangères, a qualifié ces documents de « surprenants ». Le 8, il a indiqué que les « fuites n’auront aucun effet sur les relations » entre les deux pays et que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, lui avait téléphoné le 6 décembre pour l’assurer qu’elles « n’expriment que les estimations personnelles des ambassadeurs des États-Unis… »

Suivant cette logique, Morjane a fait part des réserves de la Tunisie à l’égard d’un compte rendu de David Welch, le sous-secrétaire d’État américain, attribuant au président Zine el-Abidine Ben Ali des propos selon lesquels les Algériens seraient « responsables de l’actuelle impasse » sur la question du Sahara occidental. Pour Morjane, ce procès-verbal n’exprime que « les idées et les jugements préétablis de son rédacteur » et ne doit pas « perturber les relations inter­maghrébines ».

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Sur le plan intérieur, malgré le black-out médiatique sur les documents de WikiLeaks et le blocage des sites les reproduisant, la plupart des Tunisiens se sont informés par des voies détournées. Pour eux, certaines des « révélations » ne sont que le colportage de ce que l’on entend dans les salons. « La leçon à tirer, commente un professeur de sciences politiques, est que cela apprendra à nos responsables, et parmi eux les représentants de la société civile, à tenir leur langue quand ils discutent avec les Américains. »

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