Mon journal des JCC, à la veille du palmares
Au 8e jour du festival, on commence à penser au palmarès de la 23e édition des JCC. Et à son bilan.
Samedi 30 octobre
Parce que je suis frappée par le nombre de jeunes que je rencontre dans les salles de cinéma, dans les halls d’expositions, dans les ateliers de travaux, tout comme dans la rue, je provoque l’occasion de rencontrer Brahim Oueslati qui connaît le dossier des jeunes de son pays sur le bout des doigts. Assis à la terrasse d’un café par 24 degrés, le directeur général de l’Observatoire de la jeunesse revient sur le succès de l’initiative tunisienne de faire de 2010 l’Année de la jeunesse, proposition qui fut adoptée par l’ONU.
J’apprends aussi qu’un « Forum national de la jeunesse » va voir le jour d’ici la fin de l’année et que trois études seront lancées sur les « réalités et les perspectives des jeunes », leurs « pratiques culturelles » et sur le « contenu du dialogue virtuel ». Il semble en effet que les jeunes Tunisiens soient très « branchés ». Sur les 1, 8 million d’internautes possédant des comptes sur Facebook, 90 % ont moins de trente quatre ans (60 % de garçons et 40 % de filles).
Butinons maintenant du côté des JCC. Nous sommes au 8e jour de la session et c’est le moment de tendre l’oreille à ce qui se dit sur l’ambiance et le palmarès, en particulier. En ce qui concerne l’ensemble des Journées, le cinéaste tunisien Brahim Ltaïf « n’en pense que du bien ». « Nous avons amorcé cette année une professionnalisation du festival, avec notamment le « Producers Network » que je considère comme le vrai événement de cette édition parce qu’il a permis de faire venir un grand nombre de producteurs et de les mettre en contact avec des cinéastes des pays émergents ».
Certes, certains professionnels souhaitent la relance du marché de la production qui donnait, comme en 1992 et 1994, la possibilité aux distributeurs d’acheter les films présents pendant les JCC, mais Ltaïf se félicite déjà des opportunités de rencontres offertes au niveau des producteurs/réalisateurs.
Ambiance studieuse
Pour le reste on s’accorde à dire que l’ambiance est un peu moins « fun » que d’habitude, plus studieuse que festive. La décoratrice Alia Azouz, juge qu’il y avait « plus de complicité et de convivialité entre les invités qui se connaissaient et qui savaient faire la fête ensemble ». Toutefois les fondamentaux sont là : plus de deux cents films projetés et un public qu’on estime cette année à 200 000 spectateurs.
A noter aussi, l’absence remarquée de l’Afrique subsaharienne francophone dans la compétition officielle des longs métrages et la présence symbolique du Maroc (un seul long métrage en compétition), malgré la venue du directeur du Centre national du cinéma marocain, Noureddine Saïl, que les responsables tunisiens du secteur considèrent comme « l’un des piliers des JCC et le tenant d’une partie de leur mémoire ».
Les rumeurs comment à circuler quant aux films « tanitables », parmi lesquels on cite volontiers, « State of violence » du Sud-africain Khalo Matabane, « Shirley Adams » de Olivier Hermanus, originaire lui aussi d’Afrique du Sud, « La mosquée », du marocain Daoud Aouled-Syad, « Voyage à Alger » de Abdelkrim Bahloul et « Les Palmiers blessés » du Tunisien Abdellatif Ben Ammar.
En attendant l’annonce du palmarès qui aura lieu demain soir, je fais un saut à l’exposition « Frontières » inaugurée à la maison Ibn Rachik le jour de l’ouverture des JCC. Une idée initiée par la commissaire d’exposition tunisienne Michket Krifa qui a tenu à présenter en même temps que la fête du cinéma les travaux photographiques des huit artistes primés lors de la Biennale africaine de la photographie 2009, à Bamako. Parmi les artistes exposés : Salif Traoré (Mali), Abdoulay Barry (Tchad) et Zanele Muholi (Afrique du Sud).
A demain, pour le palmarès !
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