Jet-set : le Paris de la black élite
Quand ils ne font pas de jet-ski à Pointe-Noire ou de brillantes études à Washington, filles et fils de politiciens et d’hommes d’affaires africains passent leurs vacances dans la capitale française. Où ils dépensent sans compter.
Bienvenue chez les riches !
Chaque année c’est le même scénario. La jeunesse dorée africaine prend ses quartiers d’été à Paris. « Nous avons l’habitude de descendre au Crillon ou au Concorde La Fayette », confie Grâce*, 21 ans, fille d’un diamantaire d’Afrique centrale. En juillet, c’est à l’hôtel de Crillon, l’un des palaces les plus luxueux de la capitale, qu’elle et sa famille déposent leurs bagages. La nuit y est facturée 1000 euros.
À l’heure du déjeuner, la jeune fille retrouve son amie, la ravissante Déborah, à la Cantine du Faubourg, à deux pas des Champs-Élysées. L’assiette à peine débarrassée et l’addition payée (80 euros par personne), les deux daddy’s girls grimpent dans un taxi (« On ne marche pas, ça abîme les chaussures. ») et troquent leurs escarpins pour des mocassins. Direction les boutiques de l’avenue Montaigne.
Sacs Louis Vuitton modèle damier azur sous le bras (« Le marron, c’est démodé. »), elles shoppent à un rythme effréné dans leurs enseignes préférées. « Louis Vuitton, Ralph Lauren, Dior et Prada », énumèrent-elles. Montant de la facture: entre 2300 et 4000 euros pour chacune, payés cash. « Ce qu’on dépense est proportionnel à l’amour de nos parents », plaisante Grâce. Elles ont tout ce dont elles rêvent, sauf peut-être des « beaux bijoux », qu’elles comptent bien avoir plus tard. De « modestes » montres brillent pour le moment à leur poignet : Cartier pour l’une, Chaumet pour l’autre.
À la nuit tombée, Gucci aux pieds et Édouard, le petit frère de Grâce, à leurs côtés, les jet-setteuses en herbe retrouvent le tout-Paris dans les clubs les plus sélects. Soirée « African Money » au Madness, mathusalem de champagne (6 l) à 1000 euros au « BC » (Black Calvados), avant des retrouvailles au VIP. « On est entre nous », assure Édouard qui, à 18 ans, flambe jusqu’à 3000 euros par soirée, soit 40 fois le salaire moyen en RD Congo.
Ces jeunes princes ont beau avoir des pied-à-terre à Londres, Bruxelles ou Cannes, ils se disent conscients de leurs privilèges. Pour les fêtes de Noël, Grâce et Déborah organisent d’ailleurs avec leurs parents un gala de bienfaisance. Parce que « c’est normal de partager un peu ».
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*Les prénoms ont été modifiés.
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