Syndicats : portraits de meneurs

Publié le 19 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Le « dur »

Smaïn Kouadria – Algérie – Ex-secrétaire général du syndicat d’ArcelorMittal affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA)

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Depuis son élection en 2009 à la tête du syndicat d’ArcelorMittal d’Annaba, Smaïn Kouadria, 52 ans, est devenu un véritable poison pour les actionnaires indiens du groupe. Entré dans l’entreprise en 1981 en qualité de cadre, ce tribun à la carrure de forgeron ne recule devant personne pour défendre les intérêts des travailleurs. Grève générale en janvier 2010 pour obtenir des assurances sur l’avenir de la cokerie. Nouveau blocage du site en juin pour réclamer une hausse des salaires. Rien n’effraie Smaïn Kouadria. Pas même la justice, qui l’enverra le 14 juillet devant le tribunal, à la suite d’une plainte d’ArcelorMittal pour grève illégale. Trahi par sa propre centrale syndicale, qui en juin a appelé les salariés à la reprise du travail, Kouadria a remis symboliquement sa démission. Avant d’indiquer qu’un mouvement des travailleurs pourrait le faire changer d’avis. Pour lui c’est sûr, la lutte continue.

Le consensuel

Mamadou Aïdara Diop – Sénégal Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonatel (SYTS)

Consensuel dans la grande tradition du dialogue social sénégalais, Mamadou Aïdara Diop, 55 ans, résume sa doctrine en une phrase : « Faire converger les intérêts du pays, de l’entreprise et des travailleurs. » D’abord patron du syndicat minoritaire des travailleurs libres des PTT dans les années 1980, il prend le contrôle du SYTS, majoritaire à la Sonatel, en 2006. Sa plus belle lutte : en 2009, lorsqu’il a contraint l’État à annuler la vente de ses parts au groupe France Télécom. Depuis plusieurs années, Mamadou Aïdara Diop consacre aussi une grande partie de son énergie à la diffusion des valeurs syndicales en Afrique grâce à ses fonctions au sein de la fédération syndicale des télécoms UNI.

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Le politique

Abdelhamid Chabat – Maroc Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM)

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Abdelhamid Chabat, secrétaire général du premier syndicat marocain et maire de la ville de Fès sous l’étiquette de l’Istiqlal, est le symbole d’un système marocain où syndicats et partis politiques fonctionnent au diapason. À l’origine simple ouvrier dans une usine de mobylettes, il gagne ses galons de syndicaliste dans la rue, lors des manifestations de 1990 contre la vie chère et le musellement des libertés publiques. À partir de 1997, sa carrière prend un tournant politique avec une première élection au parlement. Aujourd’hui, Abdelhamid Chabat, 57 ans, est davantage connu pour ses diatribes contre la vente d’alcool ou ses adversaires du Parti Authenticité et Modernité (PAM) que pour la défense des travailleurs, qu’il semble avoir oubliés.

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