Les déplacés de Dongo

Lors de son passage à Brazzaville, au cours de sa tournée africaine, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a évoqué le problème des déplacés de Dongo. Lesquels risquent de se transformer en réfugiés si rien n’est fait.

Une femme attend avec son enfant à l’hôpital de Dongo (RD Congo), le 20 février 2009. © AFP

Une femme attend avec son enfant à l’hôpital de Dongo (RD Congo), le 20 février 2009. © AFP

Publié le 9 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est une crise oubliée, mais une crise quand même. Depuis le mois d’octobre 2009, 106 000 habitants du Congo Kinshasa ont trouvé refuge au Congo Brazzaville. Femmes et enfants pour la plupart (70 %), ils ont traversé en pirogue la rivière Oubangui pour fuir les combats qui sévissent dans la région de Dongo.

Dans cette ville de la province de l’Equateur et à ses environs, des rivalités entre tribus ont viré en affrontements entre milices armées. Fin octobre, la police d’intervention rapide s’en est mêlée. Bilan : 47 morts et 25 disparus dans ses rangs.

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Hospitalité intercongolaise
Si l’on parle peu de la crise de Dongo, c’est peut-être parce que les déplacés sont accueillis avec hospitalité. De part et d’autre de la rivière Oubangui, les tribus sont les mêmes. On est parfois de la même famille, au sens élargi. Alors, la solidarité fonctionne. On héberge, on partage des repas. Dongo, c’est finalement une crise un peu spéciale. Des déplacés sans « camp de déplacés ».

Il n’y pas de catastrophe humanitaire, mais la situation est inquiétante. La Likouala, la région du Congo Brazzaville où les habitants ont fui, compte 74 000 habitants. Les déplacés représentent donc aujourd’hui la majorité de la population. La région est enclavée. Sa ville principale, Impfondo, dispose bien d’un aéroport. Mais ce n’est pas là que les habitants de l’Equateur se sont établis.

Du provisoire au définitif
La plupart d’entre eux – 67 500 personnes – se trouvent dans le district de Betou. La ville est à plusieurs heures de piste – ou de navigation sur l’Oubangui – d’Impfondo.

Les représentants du Haut commissariat aux réfugiés s’arrachent les cheveux pour acheminer tout ce qu’il faut aux déplacés : vivres, médicaments, moustiquaires, mais aussi matériaux pour construire des latrines de fortune. La distance augmente considérablement les coûts.

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Du côté de Brazzaville, on craint que le provisoire se transforme en définitif si Kinshasa ne se mobilise pas pour un rapatriement. La Likouala est une région forestière très peu urbanisée, où il est impossible de scolariser les enfants et d’assurer les conditions sanitaires de base pour l’afflux de population. Il est possible, en revanche, que les rivalités ethniques de l’Est de l’Oubangui se transposent à l’Ouest.

Les deux gouvernements discutent et se rencontrent. Le HCR prépare un appel pour des fonds. En visite à Brazzaville, Bernard Kouchner a annoncé qu’un avion français sera mis à la disposition des autorités congolaises la semaine prochaine. Afin d’éviter que les déplacés ne se transforment en réfugiés.
 

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