Sénégal : les inondations de trop

Pour le président sénégalais Abdoulaye Wade, c’est une nouvelle épreuve. Guédiawaye, Thiaroye, Diameguene, Fass Mbao…presque tous les quartiers de la banlieue de Dakar se sont retrouvés sous les eaux après les pluies diluviennes tombées fin août-début septembre.

Publié le 11 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Des milliers de personnes, envahies par les eaux jusque dans leurs habitations, se sont retrouvées sans abri. L’exaspération a dégénéré en manifestations et occupations de la voie publique. Les affrontements entre insurgés et forces de l’ordre qui se sont ensuivis ont fait des blessés, des dégradations sur la voirie et des destructions de biens privés.

Le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui envisageait de se rendre le 23 août sur les zones touchées, en a été dissuadé par les renseignements généraux. Le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, qui avait annoncé pour le 4 septembre son retour d’un mois de congés, a dû reporter son arrivée au 7 pour laisser tomber la fièvre. Et pour donner plus de temps aux forces de l’ordre chargées de sécuriser son trajet de l’aéroport au palais.

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Le plan Orsec discrédité

Le Plan Orsec (Organisation des secours) lancé pour faire face à la catastrophe s’est révélé très tôt inefficace aux yeux des sinistrés. Doté d’une enveloppe de 2 milliards de franc CFA, ce plan, régulièrement mis en œuvre en cas de fortes intempéries, a perdu toute crédibilité pour n’avoir pas réussi les années passées à améliorer la situation.

La colère des populations s’est exacerbée car elles sont livrées à elles-mêmes. Elles critiquent également la mauvaise gestion des sinistres climatiques récurrents par l’Etat. D’autant que 67 milliards de francs CFA sont censés avoir été dépensés dans le Plan Jaxaay destiné par le passé à recaser dans de nouvelles habitations les populations installées sur des zones inondables.

Près de trois ans après le déclenchement de ce Plan, qui avait servi de prétexte à Abdoulaye Wade pour repousser les élections législatives de 2006 à 2007, le problème reste donc entier. Pour pomper les eaux nauséabondes qui l’envahissent, le pays en est aujourd’hui réduit à accepter une aide de…75 millions de francs CFA de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

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Lire aussi « Quand le peuple est fatigué » dans le prochain numéro de Jeune Afrique n°2540 du 13 au 19 septembre.

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