Lansana Kouyaté : « Je ne suis l’homme de personne »

Publié le 27 août 2009 Lecture : 2 minutes.

JEUNE AFRIQUE: Pourquoi entrer maintenant en politique?

LANSANA KOUYATÉ: Les quinze mois que j’ai passé à la primature ont montré aux Guinéens que leur pays pouvait être géré autrement. Mes compatriotes, qui ont vécu mon limogeage comme une injustice, m’ont poussé à m’engager en politique.

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Quels sont vos rapports avec Alpha Condé, avec qui vous partagez le même fief électoral?

Alpha Condé est un homme qui a beaucoup milité. Je reconnais son combat, même si je n’en partage pas tous les aspects. Il est mon aîné de quinze ans, je le respecte par égard à son âge.

Pourquoi avez-vous formé une nouvelle coalition de partis, au lieu de vous joindre à ceux réunis sous la bannière des Forces vives?

Cela a une histoire. Au départ, nous avons rejoint sans arrière-pensée les Forces vives. Nous avons toujours soutenu, pendant les réunions communes, qu’il ne pouvait y avoir que des élections bâclées en 2009, avec un recensement inachevé, des Guinéens de l’extérieur marginalisés, une Constitution non toilettée… Cette position courageuse nous a peut-être rendus suspects. Quand le président Moussa Dadis Camara a convoqué pour le 23 juin la classe politique au Palais du peuple, les Forces vives ont tenu une réunion pour adopter une position que notre parti a trouvée dure et excessive. Les autres leaders ont décidé de boycotter la rencontre, le PEDN a, lui, opté pour s’y rendre. Tous ceux qui avaient le même point de vue que nous ont été accusés de traîtrise, victimes d’un minable procès d’intention. Nous avons décidé de former une nouvelle coalition pilotée par mon parti. Les Forces patriotiques étaient nées.

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Pourquoi refusez-vous des élections en 2009? Parce que vous n’êtes pas prêt?

Le PEDN est prêt à aller aujourd’hui même à toutes les élections. Là n’est pas la question. Je connais l’inconvénient des élections bâclées. Après avoir passé une bonne partie de ma carrière de médiateur à les déconseiller, je ne peux pas les cautionner dans mon pays. Tous ceux qui ont été mal élus en Afrique ont eu du mal à gouverner dans la tranquillité.

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On vous soupçonne d’être l’homme de « Dadis », chargé de défendre ses positions…

Je ne suis l’homme de personne. Tout le monde le sait. Ce qui fait ma différence au sein de la classe politique, c’est que je dis ce que je pense. Et je suis incapable d’entrer dans un groupe pour être phagocyté.

Que pensez-vous des velléités qu’on lui prête de vouloir confisquer le pouvoir ?

Moussa Dadis Camara a dit et répété, la main sur le coeur, qu’il veut mener une transition et rendre le pouvoir. Je m’en tiens à cela jusqu’à la preuve du contraire. On entend certes beaucoup de choses, mais je ne me fie pas aux rumeurs.

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