La junte dans l’embarras après l’agression d’un diplomate ghanéen

Depuis des mois, les Guinéens se plaignent de l’insécurité. Mais, il aura fallu qu’un diplomate en poste à Conakry soit agressé pour que la junte, embarrassée, réagisse.

cecile sow

Publié le 14 août 2009 Lecture : 1 minute.

L’ambassadeur du Ghana, Dominic Boagyé, a été la victime, dans la soirée du 8 août, d’une bande de malfaiteurs armés et vêtus d’uniformes militaires. Ces derniers, après avoir percuté son 4X4, se sont emparés du véhicule alors que l’homme venait de s’arrêter pour constater les dégâts. Ils l’ont ensuite conduit vers un endroit isolé, dépouillé de tous ses biens et tabassé.

A peine l’information a-t-elle été connue que les autorités ont publié un communiqué condamnant l’agression. « Le Gouvernement guinéen exprime sa profonde préoccupation face à la recrudescence des actes de grand banditisme commis contre la population, les étrangers en général et les diplomates en particulier » dit le texte, qui sonne comme un aveu d’impuissance.

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Il est vrai que le problème de la sécurisation des biens et des personnes est loin d’être réglé. Certainement à cause de l’absence de contrôle sur une partie de l’armée totalement livrée à elle-même et sur la circulation des armes, du manque de moyens et peut-être aussi de volonté.

« Les militaires ont toujours fait ce qu’ils voulaient, dénonce une habitante de Conakry. Ils roulent dans des véhicules civils à vive allure sans se soucier de personne. Ils intimident les commerçants. Ils embarquent quiconque leur tient tête. Et c’est de pire en pire. » dit-elle.

Les griefs contre eux sont en effet nombreux. D’ailleurs, en avril dernier, Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé, dans un rapport, les exactions commises par des militaires contre les populations. L’Ong avait demandé aux "leaders du coup d’Etat de tenir les simples soldats sous contrôle". La tâche est rude.

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