Anniversaires

Pour certains dirigeants africains, l’année 2009 sera celle des anniversaires. Parmi les doyens du continent, le colonel Mouammar Kadhafi fêtera le 1er septembre les quarante ans de la révolution libyenne. Quelques semaines plus tôt, à Rabat, Mohammed VI célébrera le dixième anniversaire de son accession au Trône. Plus symboliquement, le 30 octobre, Rupiah Banda, qui a succédé à Levy Mwanawasa à la tête de la Zambie, bouclera la première année de son quinquennat.

Publié le 20 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

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Les 100 personnalités qui feront l’Afrique en 2009

Sommaire

Rupiah Banda
Président de la Zambie, 71 ans

Avec 40 % des suffrages, contre 38,1 % pour l’opposant Michael Sata, Rupiah Bwezani Banda, 71 ans, n’a remporté l’élection présidentielle du 30 octobre 2008 qu’avec une légère avance. Candidat du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD, au pouvoir), il succède à Levy Mwanawasa, décédé le 19 août 2008, et devient ainsi le quatrième président de l’ancienne Rhodésie du Nord. Les Zambiens attendent de lui qu’il poursuive la politique de redressement économique qui a permis de stabiliser la monnaie nationale et de contenir l’inflation. Il devrait également développer l’agriculture dans ce pays qui tire l’essentiel de ses ressources de l’exploitation du cuivre. Après avoir fait carrière dans la diplomatie – il a été ambassadeur en Égypte puis aux États-Unis dans les années 1960 avant de représenter son pays à l’ONU en 1974, il entre au gouvernement l’année suivante comme ministre des Affaires étrangères. Il passe aussi par le ministère des Mines avant de siéger au Parlement. Tiré de sa retraite par Mwanawasa qui en fait son vice-­président le 9 octobre 2004, Banda était perçu jusqu’à présent comme un personnage loyal et timoré. Mais sa gestion habile de la période de transition lui a permis de révéler des qualités d’homme d’État.

Mouammar Kadhafi
« Guide » de la Jamahiriya, 66 ans, Libye

L’année 2009 sera pour Mouammar Kadhafi celle des célébrations du quarantième anniversaire de la « révolution du 1er septembre 1969 ». C’est ce jour-là que le colonel, à la tête d’un petit groupe de jeunes officiers, dirigea le coup d’État destiné à renverser le roi Idriss Ier.
À l’occasion de cet anniversaire, on s’attend à ce qu’il dote enfin la Libye d’une Constitution, pour remplacer celle qu’il a abolie après sa prise de pouvoir afin d’instaurer un système populaire qui lui a permis de garder la mainmise sur la ­richesse pétrolière.
Renoncera-t-il alors à ses théories de pouvoir populaire, dont le dernier avatar est sa proposition de distribuer directement les revenus du pétrole au peuple et de démanteler l’administration avec le risque de chaos que cela induit ? Confirmera-t-Âil son fils Seif el-Islam dans son rôle de dauphin ? À moins qu’il ne tourne casaque encore une fois et ne propulse l’un de ses autres enfants dans la course à sa succession.
Autant de questions pour 2009. Le personnage est trop imprévisible pour qu’on sache avec certitude à quoi s’attendre. Du panarabisme de ses premières années, il s’est tourné vers le panafricanisme. Chantre de l’antiaméricanisme, il a fini par se plier aux conditions de Washington en démantelant, en 2004, son programme d’armes de destruction massive. Depuis, il est redevenu fréquentable aux yeux des États-Unis.

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Mohammed VI
Roi du Maroc, 45 ans

Quelle date faut-il retenir ? Celle du 23 juillet 1999, jour du décès de son père Hassan II, ou celle du 30 juillet, jour de son intronisation ? Peu importe : le septième mois de l’année 2009 sera celui de son dixième anniversaire à la tête du royaume. Dix ans déjà pour celui à qui des observateurs hâtifs, persuadés qu’il était « le dernier roi », prédisaient à l’époque un destin éphémère à la merci des militaires, des islamistes et de son peu de goût supposé pour un « job » dont, paraît-il, il ne voulait pas. Une décennie plus tard, Mohammed VI est sans doute le souverain le plus incontesté (et le plus populaire, avec son grand-père Mohammed V) qu’ait connu le Maroc.
À preuve : le nombre de « covers » que lui consacre une presse locale souvent impertinente est impressionnant et ne décroît pas. Promotion de la femme (il a été le premier souverain à montrer son épouse et à lui attribuer un rôle public), élections transparentes, libertés publiques, projet d’autonomie crédible pour le Sahara occidental… les réformes se sont succédé sous la houlette d’un homme beaucoup plus proche du peuple que ne l’était son père. À la fois « roi des pauvres » et spécialiste des inaugurations de chantiers, il n’aura, somme toute, commis que très peu d’erreurs. Amateur de discours pédagogiques là où son père excellait en interviews et en conférences de presse, adepte d’une diplomatie classique à la taille du Maroc plutôt que d’une diplomatie de coups et d’à-coups, « M6 » a jusqu’à présent fait face à la menace terroriste de l’islamisme radical, sans pour autant renoncer à l’ouverture démocratique. Les défis qu’il aura à relever au cours des années à venir sont clairs : réduire les inégalités sociales, développer l’économie et offrir aux Marocains un système éducatif enfin digne d’eux.

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