Néjib Chebbi engage le bras de fer

Inéligible aux termes d’un amendement constitutionnel voté en juillet, le patron du PDP maintient sa candidature à la présidentielle de 2009.

Publié le 13 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Inflexible. Néjib Chebbi, 64 ans, avocat et leader historique du Parti démocratique progressiste (PDP), la plus remuante et la mieux structurée des formations de l’opposition tunisienne, a obtenu, le 10 novembre, le feu vert de son parti pour maintenir sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2009, au cours de laquelle le président Zine el-Abidine Ben Ali briguera un cinquième mandat. Par 39 voix contre 16, les membres du comité central de cette organisation légale mais non représentée au Parlement ont réaffirmé le « droit souverain du parti à désigner lui-même celui qui défendrait ses couleurs lors de la prochaine présidentielle ».
Néjib Chebbi avait pris les devants en annonçant, dès février 2008, son intention de se présenter, mais un amendement constitutionnel « exceptionnel », voté en juillet et limitant l’éligibilité aux seuls chefs de partis politiques en poste depuis au moins deux années successives, l’avait de facto écarté de la course, car il avait cédé, en décembre 2006, la direction du PDP à Maya Jéribi. S’est alors posée la question de la nouvelle ligne stratégique à adopter. Les tenants de la motion minoritaire plaidaient, eux, pour une candidature de Mme Jéribi, pourtant elle-même favorable à la candidature de Chebbi. « Nous aurions pu, par réalisme, envisager collégialement de présenter Maya Jéribi et “jouer le jeu” si l’amendement constitutionnel de juillet 2008 avait apporté des garanties crédibles en matière de transparence et de sincérité des élections, et d’égal accès des concurrents aux médias nationaux, explique Me Chebbi. Mais nous n’avons constaté aucune ouverture significative. » Pourquoi alors ne pas boycotter purement et simplement le scrutin ? « C’eût été démissionner, alors que les circonstances requièrent au contraire davantage d’engagement citoyen et de participation politique. Ma démarche n’est pas vaine. Internet et les télévisions par satellite permettent de toucher les Tunisiens et de diffuser nos idées auprès du plus grand nombre. »
L’avocat entend mener campagne sur le terrain des libertés publiques et de la réforme institutionnelle pour mettre fin à la confusion et à la concentration des pouvoirs au profit du seul président de la République, limiter le nombre des mandats et garantir la neutralité de l’administration et l’indépendance de la magis­trature. Il veut aussi mettre l’accent sur la situation économique et sociale, marquée par les troubles dans le bassin minier de Gafsa, la cherté de la vie et la stagnation des salaires.

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